Le Sénégal risque encore de rater le rattrapage sur les journées nationales de vaccination contre la poliomyélite prévues les 25 et 27 février 2022 sur toute l’étendue du pays.
En effet, le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social et la Fédération des syndicats de la santé pour la justice sociale vont boycotter ces activités. L’annonce a été faite, hier, en marge de la tenue de leur assemblée générale, par leur porte-parole, Cheikh Seck. «Ce plan d’actions avait été établi après l’assemblée générale. Et au cours de cette Ag, une demande forte des travailleurs de mener des actions a été émise. Nous avions prévu de faire une grève le 25 mars prochain mais nous avons anticipé», déclare Cheikh Seck. Et de poursuivre : «Nous avons décidé de boycotter les journées nationales de vaccination qui ne passent pas seulement à Dakar mais dans toutes les autres régions. Donc nous n’allons pas participer à cette campagne de vaccination contre la poliomyélite».
En plus de ce boycott, les syndicalistes comptent observer une grève générale les jeudi 3 et vendredi 4 mars 2022 sur l’ensemble du territoire national. Et pour corser le mouvement d’humeur, il y aura une rétention d’informations à partir du 5 mars. Puis d’autres actions sont envisagées, à en croire Dr Seck. «Nous n’allons pas seulement paralyser la campagne de vaccination. Nous allons aussi boycotter tous les autres programmes qui sont prévus dans les jours à venir», annonce le syndicaliste en chef. Qui soutient que cette radicalisation des agents de santé résulte de ce qu’ils qualifient de «manque de considération notoire» du gouvernement du Sénégal. La preuve disent-ils, des courriers ont été envoyés jusqu’à la présidence de la République. Seul le ministère de la Fonction publique, indiquent-ils, a envoyé un courrier pour accuser de réception. Pour le ministère de la Santé et de l’Action sociale, c’est le mutisme total. «Puisque le rôle d’une organisation syndicale c’est de lutter pour la survie des travailleurs, nous allons engager le combat. Si l’Etat ne recule pas, nous n’allons pas reculer», avertit Cheikh Seck.
Samba BARRY