Un vol de mallette contenant des bijoux en or, estimés à une valeur de plus de 20 millions francs Cfa a été jugé devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Cette affaire, partie pour briser une famille, implique des frères et cousins consanguins.
Des membres d’une même famille, domiciliée aux Parcelles assainies, ont comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. À l’origine de cette histoire qui est partie pour diviser en mille morceaux ladite famille, une affaire de vol d’assiettes et d’une mallette contenant des bijoux estimés à une valeur de 20 millions de francs Cfa. Dans ce dossier, c’est Aïssatou Amadou Wade qui accuse de vol Fatoumata Soumah, ménagère de sa défunte maman, par ailleurs l’épouse de son cousin. Le témoin n’est personne autre qu’Abdou Aziz Bâ, oncle de la partie civile et cousin de l’époux de la prévenue. «C’est ma mère qui l’avait fait venir dans notre domicile pour s’occuper d’elle. Elle était rémunérée. Elle a passé sept ans dans notre maison», confie Aïssatou Amadou Wade. Qui rappelle que sa maman a été rappelée à Dieu le 4 octobre 2020.
«Après le décès, un technicien était venu pour changer le climatiseur qui était dans la chambre. Ce jour-là, Abdou Aziz Bâ l’a surprise en train de soulever le matelas et le contre-plaqué. Par la suite, c’est ma sœur qui m’avait demandé la montre de marque Rolex de ma mère. C’est à ce moment qu’on a constaté la disparition de la mallette», soutient la partie civile.
Selon cette dernière, interpellée à l’époque, la prévenue avait reconnu avoir été surprise par Abdou Aziz Bâ dans la chambre susnommée. Alors que, soutient Aïssatou Amadou Wade, l’accès à cet espace ne lui a jamais été autorisé. Parce que sa défunte mère y avait jalousement gardé une mallette rouge sous le matelas. «J’ai retrouvé les assiettes de ma défunte maman dans sa chambre alors que j’étais partie chercher la mallette disparue. On n’a jamais touché aux biens de ma mère depuis son décès. La mallette a carrément disparu. La valeur des bijoux avoisine plus de 20 millions», révèle Aïssatou Amadou Wade.
Selon elle, l’épouse de son cousin avait reconnu les faits avant de lui promettre de rendre la mallette. Des propos démentis par la prévenue qui déclare n’avoir jamais reconnu les faits, même à l’enquête préliminaire. À l’en croire, toutes les clés de la maison lui ont été confiées au lendemain du décès de sa patronne, mère de la partie civile. «Elle a appelé un marabout établi à Ziguinchor après avoir constaté la disparition de la mallette. C’est ce charlatan qui m’a désigné comme étant l’auteure du vol», réplique la prévenue. «La partie civile est ma nièce, l’époux de la prévenue est mon cousin. Elle avait accès à la chambre. Après le décès de la dame, c’est elle qui gardait les clefs de l’armoire et de la chambre. Quand je l’ai surprise en train de fouiller la chambre, je l’ai enjointe de ne plus enlever le matelas», témoigne-t-il. Qui souligne avoir été le bras droit de la défunte.
L’avocat de la partie civile, Me Abdourahmane Diallo, réclame 25 millions de dommages et intérêts. Pour lui, les faits sont constants. Quant à Me Amadou Aly Kane, avocat de la défense, la dame n’est pas coupable. «C’est sur la foi des déclarations des deux marabouts que la dame est allée interpeller la prévenue. Leur maman n’a jamais eu à se plaindre de vol», soutient la robe noire. Le procureur a demandé au tribunal de reconnaitre la prévenue coupable de «vol d’assiettes et mallette contenant des bijoux en or» au préjudice de son employeur, a requis deux ans de prison dont six mois ferme à son encontre. Le verdict sera rendu le 23 février prochain.
Salif KA
