L’ouverture du procès en appel de Imam Alioune Badara Ndao et ses co-accusés de terrorisme est prévue le 28 février prochain. Une audience a été tenue, hier, dans le cadre de leur audition en présence de leurs avocats.
Dans le cadre de l’ouverture de leur procès en appel prévu le 28 février prochain, Imam Ndao et ses co-accusés ont été entendus, hier, devant la chambre criminelle de Dakar. Leur interrogatoire, en présence de leurs avocats, a duré plus d’une heure. Les débats de l’audition ballotée entre le parquet, le président de la cour et la défense ont porté sur plusieurs sujets, notamment la confirmation des appels de part et d’autre, suite à leur condamnation en première instance en 2018. Dans le lot de ceux qui ont recouvré la liberté, seuls Imam Alioune Ndao et Ibrahima Hanne se sont présentés, hier, devant la barre de la salle 4 du tribunal de Dakar.
Interrogé par le juge, le plus célébre du groupe, toujours en prison, Mactar Diokhané déclare n’avoir pas interjeté appel. Cela, soutient-il, malgré ses 20 ans de travaux forcés. Idem pour Lamine Coulibaly, Abdou Aziz Dia, Ibrahima Diallo, Mouhamed Ndiaye, Omar Yaffa, Cheikh Ibrahima Bâ qui ont, eux aussi, confirmé la même chose. Seulement, le parquet a démenti le dernier nommé en soutenant que son avocat avait introduit appel. «Je n’étais pas d’accord avec la décision de mon avocat», a répondu Cheikh Ibrahima Ba. Les accusés Abou Diallo, Ibrahima Mballo, avant de confirmer ont aussi précisé n’avoir pas interjeté appel.
Prenant la parole en dernier lieu, le juge précise que le parquet n’avait pas interjeté appel contre tous, mais contre ceux qui avaient contesté leur condamnation en première instance en saisissant la chambre criminelle d’appel. C’est pourquoi, soutient-il, le tribunal avait décidé de n’entendre que les appelants. Seulement, après une longue concertation suivie d’une suspension de l’audience, le parquet a fait volte-face. Le représentant du ministère public, à la reprise, a soutenu avoir contacté sa supérieure hiérarchique qui lui a fait comprendre que tout le monde sera entendu. Parce que, soutient-il, l’appel du parquet concerne désormais tous les accusés, condamnés comme acquittés dans cette affaire. «Nous vous demandons de poursuivre le débat le 28 février prochain, date de l’ouverture du procès», a ordonné le juge.
Sur les 29 accusés, seuls 10 sont en détention
Tous au nombre de 29 sont poursuivis pour «actes de terrorisme par menaces d’attentats», «association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux», «apologie du terrorisme» et «détention d’armes sans autorisation». Ils ont eu à défiler pendant un mois devant la chambre criminelle exceptionnelle en 2018. Condamnés entre 20 ans et 5 ans de travaux forcés, seuls 10 séjournent toujours en prison. Entre 2019 et 2021, plusieurs d’entre eux, souvent condamnés à cinq ans de travaux forcés, ont été élargis de prison. Les autres accusés dont Imam Alioune Ndao avaient été condamné à des peines qu’ils ont purgées lorsqu’ils étaient en détention provisoire.
Salif KA