C’est sur un montant de plus de 60 milliards francs Cfa de l’Etat répartis en huit propositions que les syndicats d’enseignants ont craché en marge d’une rencontre, ce week-end, entre les deux parties. Un autre conclave entre les parties prenantes est prévu la semaine prochaine pour tenter de mettre un terme à la crise scolaire.
La reprise des discussions entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants les plus représentatifs s’est tenue, ce week-end, dans un hôtel de la place. Les parties prenantes sont sorties de ce conclave divisées sur le sujet des propositions. Lesquelles avaient fait l’objet d’un report de leur rencontre du 03 février dernier. Les syndicats d’enseignants ont, de nouveau, craché sur ces propositions présentées par la partie gouvernementale et évalués à un montant de près de 69 milliards francs Cfa. «Sur la base des recommandations du chef de l’Etat, au sortir de la réunion du conseil des ministres, il a été fait un certain nombre de propositions. Exactement, huit propositions ont été soumises à l’appréciation des syndicats d’enseignants qui ont souhaité avoir des éléments d’informations complémentaires. C’est à la suite de cela qu’il a été décidé d’un calendrier de travail que nous allons faire ensemble, dans un premier temps, peaufiner les éléments d’informations mises à leur disposition, et avoir à partir du mardi ces derniers éléments de façon à pouvoir les partager», a informé Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget, au sortir de la rencontre. Avant d’ajouter: «De leur côté, ces syndicats se sont engagés à nous donner des éléments d’informations claires sur ce qu’ils comptent proposer à la partie gouvernementale. Beaucoup d’efforts ont été faits. Nous leur demandons de suspendre le mot d’ordre de grève et de poursuivre les négociations. Sur la base des huit points de propositions, c’est près de 69 milliards francs Cfa».
Selon le ministre, porte-parole du jour de la partie gouvernementale, l’Etat a proposé, entre autres, une augmentation de l’indemnité d’enseignement de 60 % de la solde indiciaire, de 100 % de la prime scolaire, du relèvement de 100 % de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire, de l’indemnité de contrôle et d’encadrement de 100 %. Il a été aussi, soutient-il, soumis à l’appréciation des enseignants une augmentation de 5 % du point d’indice, une institution d’une indemnité d’administration scolaire et la défiscalisation de l’indemnité de logement. Une amélioration, souligne-t-il, du régime indemnitaire des enseignants pour un impact budgétaire de 69 milliards francs Cfa. «Il a été proposé un plan de résolution en différentes étapes», dit-il en listant les efforts consentis par l’Etat depuis 2015 dans la résolution des revendications des enseignants.
Pour leur part, restant sur leur faim, les enseignants ont rejeté ces propositions de l’Etat. Ils les jugent insuffisantes tout en réclamant des actes concrets visant à apaiser le système éducatif de façon définitive. Ils ont accepté, tout en maintenant leur plan d’actions de grève, de poursuivre les négociations avec l’Etat. «Les propositions que l’Etat a soumises à notre appréciation sont en deçà des demandes des syndicats. Nous sommes fatigués», réagit Hamidou Diédhiou, porte-parole du jour, par ailleurs représentant du Sels. «Après les discussions, les partenaires sociaux ont fait savoir que les propositions et modalités d’applications sont très en deçà de leurs attentes, même si le gouvernement dit s’inscrire dans la logique de respect des instructions de l’Uemoa en matière de masse salariale à 35 % du Budget. Ainsi les syndicats ont dit ne pas accepter ces propositions et mieux, le gouvernement devra mettre à profit et en urgence pour affiner d’avantage ses propositions. Sur ce, le gouvernement prévoit après une séance d’exploitation de toutes les propositions des parties de convoquer une autre plénière le samedi prochain. L’urgence est là, il faut réagir vite pour décrisper la crise», conclut Pape Abdoulaye Diallo, représentant de l’Uden, par ailleurs rapporteur du jour.
Salif KA