Les avocats qui assurent la défense des agents de l’administration pénitentiaire ne digèrent pas la traduction de leurs clients devant la barre. Ils l’ont fait savoir, hier, en marge de leur procès pour «complicité» de l’évasion de Baye Modou Fall alias Boy Djinné.
Selon Mes Cheikh Sy, Ameth Sall et Ousseynou Ngom, le délit de complicité qu’on leur reproche ne repose sur aucun fondement juridique. «Aucun élément ne permet d’asseoir leur implication dans cette affaire. Ces agents travaillent dans des conditions très difficiles. Ils sont constamment en sous effectifs. Je plaide pour leur relaxe pure et simple», laisse entendre Me Cheikh Sy.
Lui emboitant le pas, Me Ameth Sall soutient que le métier des agents pénitentiaires est le plus ingrat, après celui des enseignants. «Dans cette affaire, on confond culpabilité et responsabilité», dénonce-t-il. «Ces trois agents attraits devant la barre sont les meilleurs. Ils ont bouclé entre 17 et 18 ans de service sans faute. Ils sont moins de 10 personnes à garder cette prison de haute sécurité. Les autorités se sont empressées pour mettre en place des caméras de surveillance après l’évasion de Boy Djinné», témoigne Me Ousseynou Ngom.
Salif KA