Les syndicats les plus représentatifs (G7) et le gouvernement n’émettent pas sur la même longueur d’ondes à propos des doléances inscrites sur la table de négociations. Quand les grévistes évoquent une batterie de revendications non encore résolues pour maintenir son mot d’ordre, l’Etat parle de deux points essentiels non encore satisfaits.
Dans un mutisme total depuis le début de la crise scolaire, le gouvernement a réagi aux sorties des syndicats d’enseignants au sujet des revendications. Il annonce la satisfaction de plusieurs points depuis mai 2018. D’après Pierre Dioh, chargé de communication du ministère de la Fonction publique, ces doléances qui étaient au nombre de 32 voire 33, sont passées à 11 et puis à deux. «Il ne reste concrètement que deux points. Il s’agit du système de rémunération spécifique aux enseignants et la demande de création de corps d’administrateurs scolaires dans le secteur public de l’éducation et de la formation. Il y a un début de résolution portant sur plusieurs points. Ce sont déjà des doléances acquises», fait-il savoir. Une précision qui va à l’encontre des points évoqués par le G7 dans leur nouveau plan d’action.
D’après ce dernier, depuis le 04 octobre 2021, date de reprise des séances de monitoring, en rapport avec les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs, le ministère de l’Education et celui de la Fonction publique ont conduit des rencontres sur le suivi régulier du protocole d’accord signé le 30 avril 2018, conformément à un planning adopté d’un commun accord. C’est ainsi, soutient Pierre Dioh, que des séances de travail présidées par les ministres concernés ont eu lieu, respectivement entre octobre et novembre dans différents ministères. Lesquelles rencontres, soutient-il, ont été sanctionnées par des conclusions devant aboutir à un atelier tenu le 3 février dernier. «L’Etat n’est pas en train de trainer les pieds. On est conscient de la situation que traverse l’école sénégalaise», dit-il.
Revenant sur les deux points majeurs, Pierre Dioh balaie d’un revers de la main toute idée de blocus du système éducatif. Selon lui, la création du corps des administrateurs scolaires suit un processus. Sinon, poursuit-il, on risque de se confronter à une ruée vers ce nouveau corps. «La création de ce corps obéit à une étude. Ce n’est pas simple parce que si on ne l’organise pas, tout le monde essaie de le rejoindre. La formation des agents devant être affectés dans ce corps va démarrer plus tard au mois de mars. Ils seront affectés l’année prochaine comme proviseurs ou directeurs d’école afin qu’ils ne viennent pas à leurs postes pour apprendre le métier», annonce le chargé de communication du ministère de la Fonction publique. Selon qui des modules sont déjà formulées.
Selon lui, du 25 octobre au 12 novembre 2021, sur 14 622 inscriptions initiales au 30 août 2021, 13 362 agents proposables et proposés sont retenus pour l’avancement de grade au titre de 2021 et des années antérieures. Cela, dit-il, suite à la période de réclamation pour omission ou pour d’éventuelles erreurs matérielles ouverte.
Salif KA