Les populations de la région de Matam ont voté hier pour choisir leurs maires dans les différentes localités. Des échauffourées ont été notées de part et d’autre. Des responsables s’accusent mutuellement de transfert d’électeurs pour des élections dont la campagne a été marquée par des violences.
Les élections territoriales se sont déroulées sur toute l’étendue de la région de Matam où près de 262 000 électeurs se sont rendus aux urnes dans les différents centres de vote. Le scrutin n’a pas connu une forte affluence. Mais des couacs ont été notés. A l’école élémentaire Matam 2 où votent les habitants du quartier Thiaydé Soubalo, le vote a démarré à 8h 30 minutes mais le problème d’isoloir s’est posé. Au niveau du centre de vote de l’école élémentaire Matam 1 au quartier Tantadji, même si tous les bulletins des différents candidats étaient sur place, quelques problèmes liés à l’organisation sont notés. Certaines personnes ont voulu accomplir leur devoir de citoyen sans pour autant faire la queue mais avec l’aide des éléments de la police, le président du bureau de vote a réussi à faire régner l’ordre.
L’événement majeur signalé, c’est l’arrivée des personnes non reconnues dans la commune pour accomplir leur devoir civique. Conséquence, c’est un tohu-bohu total dans le centre. Des éléments appartenant à la coalition du candidat maire sortant, Mamadou Diaw se sont attaqués à ceux de Souleymane Barka Ba, tête de liste de la coalition Synergie Républicaine. Il s’en suivi quelques échauffourées faisant un blessé du camp du deuxième nommé. Souleymane Barka Ba accuse le maire sortant d’avoir inscrit massivement des personnes qui ne résident pas à Matam alors que le code ne le prévoit pas. «Le Maire a inscrit illégalement des Mauritaniens et cela nous ne l’accepterons pas. Il appartient aux populations de la commune de Matam de choisir leur maire et nous avons toujours attiré l’attention des autorités administratives de la région. A chaque fois, le maire nous a provoqués durant tout au long de la campagne électorale et nous ne l’avons pas suivi dans sa démarche, nous sommes des républicains et nous appelons nos militants au calme car nous croyons en nous-mêmes», réagit Souleymane Ba.
Dans sa réponse, le maire sortant a nié toutes ces accusations. «Ce sont les éléments de Souleymane Barka Ba qui sont venus perturber le bon déroulement du scrutin en voulant empêcher les citoyens de voter. Je n’ai inscrit aucun primo votant, sinon, Il n’y a que mes filles qui sont venues de la France pour voter à Matam, c’est tout», souligne M. Diaw. Qui espère gagner à la soviétique. «Je veux un score de plus de 80 % pour montrer ma force de frappe», soutient-il.
Des problèmes lies au retrait des cartes d’électeur ont été signalés dans plusieurs localités. A Nababji où le maire sortant Abdoulaye Sally Sall est au coude à coude avec Djiby Dieng tête de liste de la coalition And Nawle defar sa Gokh, les partisans de ce dernier soutiennent que le retrait des cartes ne s’est pas fait dans les règles de l’art. Du côté de l’administration, «l’organisation a été parfaite», signale le Préfet, Souleymane Ndiaye. Il ajoute qu’ils ont pris «toutes les dispositions nécessaires pour qu’à la fermeture des bureaux de vote, de mettre à la disposition des responsables, des lampes mobiles pour ne pas impacter négativement sur le déroulement du processus électoral».
Amadou Issa KANE