S’il y a un maire dont le fauteuil est fortement menacé, c’est bien Talla Sylla qui conduit, depuis 7 ans, les destinées de la ville de Thiès.
A moins de 48 heures du scrutin, la bataille de succession fait rage entre les prétendants. De ceux-là, celui de Benno, Yankhoba Diattara pour qui ces élections représentent un double enjeu. En effet, elles sont pour lui et son parti le Rewmi une occasion de se venger de l’actuel maire Talla Sylla qui leur avait tourné le dos après son installation à la tête de la mairie de ville. Une attitude qui les avait pris de court et quelque peu déstabilisés puisqu’en migrant vers le camp adverse, Talla Sylla avait emporté avec lui des responsables rewmistes. Pis, depuis son revirement, il n’a cessé de les narguer arguant haut et fort que tous ceux qui pensent qu’il a trahi Idy ont tout faux. «Je ne dois mon fauteuil qu’au Tout Puissant et à personne d’autre. J’étais en coalition avec eux et j’ai battu campagne avec eux», avait-il dit. Un autre enjeu pour Diattara, il n’a jamais été maire de la ville ou encore président du conseil départemental. Il n’a eu à gérer ces deux institutions que par procuration. Aussi ces échéances sont-elles, pour lui, une occasion rêvée de conduire les destinées de la ville.
Un autre challenger et non des moindre est Thierno Alassane Sall. Aujourd’hui chef de parti et tête de la coalition Rewum Ngor, Tass n’entend céder aucun pouce à l’actuel maire. Car, pour lui, rien de concret et de durable ne pourra se réaliser dans ce pays si les représentants à la base manquent de compétences et de sens de la responsabilité. Toute une perception qui explique son combat qui, pour lui, mérite tous les sacrifices puisque devant permettre de changer la forme de gouvernance des collectivités territoriales. Surtout que, selon lui, la cité du rail se meut encore dans la précarité. Un autre défi que Thierno Alassane Sall voudra certainement relever est celui de barrer la route à Benno Bokk Yaakaar en général et à l’Apr en particulier. Une sorte de revanche contre ses anciens camarades de parti qui n’ont de cesse de le vouer aux gémonies depuis ses bisbilles avec Macky Sall.
Quid d’Elène Tine, après avoir assuré l’intérim de la présidence du conseil départemental de Thiès, est candidate de la coalition Wallu Sénégal. Elle est la seule femme à la succession du maire Talla Sylla. Aussi compte-elle, en plus des militants de sa coalition, sur l’électorat féminin pour faire le plein de voix. Surtout que, selon elle, Thiès ne mérite pas cette précarité ambiante dans laquelle elle vit depuis des années. «Entre les mains d’hommes incompétents, Thiès ne bouge plus. Il est grand temps pour les Thiessois de redorer le blason et faire en sorte que la cité du rail redevienne cette ville lumière qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Il nous faut un changement radical pour remettre notre ville sur les rails de l’émergence», n’a-t-elle cessé de répéter durant toute la campagne.
Il y a aussi le leader de la coalition Siggil Thiès, Abdoulaye Dièye qui a passé outre les instructions de Macky en présentant une candidature parallèle. Aussi n’a-t-il pas de répit depuis le début de la campagne pour mobiliser le plus de voix possibles. Surtout quand on sait ce qu’un revers pourrait lui coûter. Un autre outsider qu’il faut aussi suivre de près, Babacar Diagne de Guem Sa Bop.
Sidy DIENG