La Mauritanie s’invite dans la campagne pour les élections locales. Non pas en tant qu’observateur, mais, de ce pays voisin, viendraient des électeurs accusés de favoriser un candidat à la mairie de Walaldé, au nord du Sénégal.
(Correspondance) – La proximité de la Mauritanie avec le Sénégal ne fait pas le bonheur de certains candidats aux élections locales du pays de la Teranga. Dans la commune de Walaldé, située au cœur de l’Ile à Morphil, deux candidats s’accusent de transfert d’électeurs. Seybatou Aw, candidat sur la liste And Liggueye Sénégal est monté au créneau pour dénoncer les cas massifs de transferts de militants venus de la Mauritanie pour qu’ils puissent voter à Walaldé. Ce faisant, Aïssata Aw, femme d’affaires, proche de l’entourage de Seybatou Aw a indiqué qu’il ne sera plus question de laisser des gens venir de la Mauritanie pour voter à Walaldé. «Nous ne tolérerons plus aussi que des militants viennent d’Aéré Law et de Guédé chantier pour venir voter dans notre territoire communal. Que ces gens-là s’inscrivent chez eux et votent chez eux », a-t-elle aussi précisé.
Avant d’ajouter : «Les militants et responsables de notre coalition ont décidé de surveiller la frontière entre les deux pays le jour du vote. Nous n’accepterons pas que des gens importés frauduleusement viennent voter ici à la place des vrais citoyens sénégalais». Aïssata Aw explique que toutes les dispositions sont prises à leur niveau pour des élections paisibles. Mais pas question, pour elle que des gens de la Mauritanie viennent voter dans leur commune.
Quant au candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar Moussa Oumar Sow et maire sortant mis en cause, il n’a pas manqué de solder ses comptes avec le camp adverse. Selon lui, ses adversaires sont des novices en politique car «ne connaissent même pas l’historique de leur fichier électoral». «En 2017 Walaldé n’avait que cinq bureaux de vote. Aujourd’hui, la commune en a six», explique le maire sortant. Avant d’interroger : «Comment quelqu’un qui veut briguer le poste de maire ne peut pas connaître le nombre de sa population, le nombre des quartiers de sa commune. La commune de Walaldé mérite-t-elle un tel maire». Il ajoute que ses adversaires sont des «jaloux, des haineux» et de souligner que ses militants viendront de partout pour voter. «Aucune menace ne va prospérer ici», prévient Moussa Oumar Sow.
Une situation lourde de dangers à quelques encablures seulement du vote entre deux camps qui continuent de se regarder en chiens de faïence à Walaldé où des cas de violences ont été déjà notés dans certains bastions politiques.
Abou KANE