Le Mali a demandé à la France de revoir les accords de défense bilatéraux, sur fond de tensions croissantes entre Bamako et Paris, a annoncé lundi une source diplomatique française à l’AFP.
«Nous avons reçu une demande du Mali et nous sommes en train de l’examiner», a déclaré cette source sans préciser sur quels points elle portait.
Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, avait évoqué samedi la nécessité de revoir ces accords.
«Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France», avait-il dit à la télévision nationale.
Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a ensuite confirmé à la chaîne d’information France 24 que Bamako avait entrepris des démarches en ce sens.
«Le Mali a demandé la révision du Traité en matière de défense qui le lie à la #France. Les amendements ont été formellement soumis», a-t-il dit au journaliste Wassim Nasr, qui a retweeté ses propos.
L’opération militaire française Serval lancée en janvier 2013 contre les jihadistes au Mali, devenue ensuite Barkhane, est régie par un accord intergouvernemental de mars 2013, ainsi qu’un protocole additionnel.
Cette demande de révision s’ajoute à une série de tensions entre Bamako et Paris, avec en toile de fond l’installation de mercenaires du groupe Wagner au Mali et la réorganisation de la présence militaire française dans ce pays.
La France et les Européens, également engagés dans la lutte antijihadiste au Mali, ont déclaré vendredi être prêts à y rester «mais pas à n’importe quel prix».
La semaine dernière, la junte au pouvoir à Bamako depuis le putsch d’août 2020 a fermé ses frontières aux Etats de l’organisation des Etats ouest-africains (Cédéao), après que cette dernière eut fait de même pour sanctionner le projet des militaires de se maintenir à la tête du pays pendant plusieurs années sans élections.
Depuis lors est posée la question de la liberté de mouvement des appareils militaires entrant ou sortant de l’espace aérien en provenance ou vers les Etats ouest-africains en question, notamment ceux de la Minusma et de la France.
Le360 Afrique – AFP