En Afrique sub-saharienne, l’homosexualité est largement criminalisée de façon officielle mais aussi officieuse dans plusieurs pays.
Les lois répriment cette orientation sexuelle, exposant la communauté LGBTQI+ à la stigmatisation et aux violences de tout genre.
Sur 45 pays en Afrique sub-saharienne, 28 disposent encore de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité.
Dans ces textes de loi et surtout le code pénal, cette orientation sexuelle est clairement définie comme une pratique ‘contre-nature’.
Les officiers de police et les tribunaux ont donc de facto une prise de position ‘naturelle’ qui criminalisent les faits et gestes de toutes personnes identifiées comme étant gay, lesbienne, transgenre ou queer.
A ce contexte de loi défavorable s’ajoute le poids de la culture et souvent de la religion.
Dans les pays majoritairement musulmans, la question de l’homosexualité s’aborde sous-cap et la raison est bien simple.
“L’islam prévoie la sanction suprême – la lapidation à mort – pour toute personne pratiquant l’homosexualité” indique l’imam ivoirien Sékou Sylla.
Législation criminalisant l’homosexualité
Un tour d’Afrique (non exhaustif) nous permet de voir quelques législations qui criminalisent l’homosexualité.
En Mauritanie, la peine de mort est prévue, conformément à la charia, pour les homosexuels.
Dans ce pays, les femmes peuvent être punies de trois mois à deux ans d’emprisonnement.
Ce principe de peine capitale s’applique au Soudan, et dans le nord du Nigeria, même si “aucune exécution pour ce motif n’a récemment été signalée” confirme un acteur des droits de l’homme.
Dans le reste du Nigeria, une loi adoptée en 2014 prévoit des peines allant jusqu’à 14 ans de prison.
Dans le sud de la Somalie, les homosexuels sont mis à mort dans les territoires contrôlés par les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda.
La Tanzanie punit aussi l’homosexualité d’une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité.
Depuis l’élection du président John Magufuli en octobre 2015, une véritable rhétorique officielle dénonçant l’homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s’est développée.
La preuve, en octobre 2018, le gouverneur de la province de Dar-Es-Salam Paul Makonda, a exhorté ses concitoyens à soutenir sa campagne contre l’homosexualité qui, selon lui, “foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane”.
En Ouganda, l’homosexualité est punie d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept ans quand bien même la législation adoptée en décembre 2013, réprimant notamment “la promotion de l’homosexualité” et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels – qui avait déclenché un tollé international – a été annulée pour vice de forme par la Cour constitutionnelle en août 2014.
En Zambie, les relations homosexuelles sont punies d’un à 14 ans de prison.
Avec BBC