Le Nigeria a incinéré mercredi plus d’un million de doses de vaccin AstraZeneca données il y a quelques mois par des pays développés mais dont la date de péremption était proche et qui ont depuis expiré, selon les autorités.
«Nous avons retiré avec succès 1,06 million de doses de vaccin AstraZeneca qui avaient expiré», a déclaré le directeur de l’agence nationale en charge des programmes d’immunisation, le Dr Faisal Shuaib.
«Lorsque ces vaccins nous ont été proposés, nous savions qu’ils avaient une durée de vie courte, mais nous vivions dans un environnement où l’approvisionnement en vaccins était très rare», a expliqué le Dr Shuaib.
A ce moment, «les vaccins n’étaient pas disponibles à cause du nationalisme qui prévalait en matière de vaccins, les pays développés se sont procurés ces vaccins et les ont ensuite stockés, puis au moment où ils étaient sur le point d’expirer, nous les ont proposés», a-t-il accusé.
Le pays le plus peuplé d’Afrique a jusqu’ici vacciné totalement quelque 4 millions de personnes, soit moins de 3% de la population adulte, bien loin de l’objectif du gouvernement de vacciner 112 millions de personnes d’ici fin 2022.
Les autorités sanitaires ont annoncé lundi que le pays affronte une quatrième vague de nouveau coronavirus, et appelé au respect “strict” des règles sanitaires pendant la période des fêtes.
«Le Nigeria a enregistré une augmentation de 500% du nombre de cas confirmés ces deux dernières semaines à travers le pays à cause des variants Delta et Omicron», selon un communiqué du Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC).
Le pays a officiellement enregistré quelque 225.000 cas et moins de 3.000 morts.
Ces chiffres sont très bas, au regard de ses 220 millions d’habitants. Mais ils sont largement sous-évalués, le nombre de tests effectués étant très faible.
Une grande partie de la population ignore le Covid-19, et attribue souvent ses symptômes au paludisme, maladie qui tue entre 9 et 10 personnes chaque heure au Nigeria, selon les autorités sanitaires.
Et quand bien même, les possibilités d’effectuer des tests Covid-19 gratuits sont quasi-inexistantes, et le coût d’un test PCR représente un mois de salaire pour une majorité de la population, qui vit dans la pauvreté.
Le360 Afrique – AFP