Correspondance – C’est un Guy Marius Sagna tout cru, fidèle à lui-même qui pris part dimanche dernier à la mobilisation des victimes de la Sn/Hlm tenue à l’unité 4 des Parcelles assainies de la Cité du rail.
Une rencontre organisée par le collectif des dites victimes qui depuis 15 longues années peinent encore à disposer de leurs parcelles alors qu’elles se sont déjà acquittées de l’entièreté des versements y afférant. D’aucuns ont même versé doublement le montant réclamé par ladite société nationale. Aussi et lasses d’attendre, elles ont sonné la grande mobilisation pour que leurs parcelles leur soient livrées mais aussi que la Sn/Hlm restitue les sommes qu’elle a indument encaissées. Laquelle société, selon le président du collectif, a en effet organisé une grande escroquerie envers les membres. «Elle a encaissé notre argent jusqu’au dernier centime sans pour autant nous remettre nos parcelles. D’aucuns ont même eu à payer par deux reprises leur parcelle. Cela s’appelle du vol en bande organisée. Certains ont vu leurs parcelles mais elles ont été vendues à d’autres qui y ont déjà construit ou sont en voie. Pis, les services techniques tels que le cadastre, l’urbanisme et les domaines sont les complices de la Sn/Hlm et amis des délinquants fonciers qui se partagent les parcelles sans coup férir. Ainsi tous les espaces réservés à la construction d’infrastructures comme le poste de santé, l’école élémentaire, le Cem et l’aire de jeu et la mosquée, la paroisse et le marché ont été morcelés et vendus par ces bandits fonciers au vu et au su des autorités compétentes en la matière». Le président du collectif ajoute : «Nous débutons aujourd’hui une action pour nous faire entendre et demander la réparation de tous les préjudices et dommages qui nous ont été causés. Ce n’est qu’un début puisque nous sommes prêts à laisser nos vies dans ce combat que nous engageons».
Un engagement à laquelle adhèrent sans réserve le leader du Frapp, Guy Marius Sagna et son camarade thiessois de Y en a marre venu l’accompagner. Pour le leader de Frapp, il faut que toutes victimes de la Sn/Hlm se fassent à l’idée que si les choses tirent en longueur c’est simplement parce qu’il y a quelque part une certaine volonté de prendre les victimes par l’usure. «Je voudrais que vous compreniez que la volonté de ceux-là qui vous ont mis dans cette situation est de vous avoir par l’usure. Faire trainer les choses en longueur le temps de vous décourager, le temps que certains d’entre vous meurent jusqu’à ceux qu’il n’y ait personne qui parle de cette affaire. Aussi que rien ne vous divertisse jusqu’à ce qu’ils se décident à vous donner vos parcelles ou alors vous remboursent les sommes que vous avez versées. Et même ce cas échéant, il faudra que les remboursements se fassent sur la base des intérêts bancaires. Parce que c’est de l’agent que vous avez déposé depuis 1975», a lancé Guy Marius Sagna. Pour lui, tous doivent se faire à l’idée que, dans ce pays, la principale caractéristique est que ce sont les pauvres qui enrichissent les nantis. La preuve, dit-il, il y a seulement quelques mois, le président de la Sn/Hlm s’est payé une voiture V8 à quarante-cinq millions de francs Cfa. «Les syndicalistes et travailleurs n’ont pas encore fini de crier leur colère que le directeur général de la même société lui emboîte le pas avec l’achat d’un véhicule à 50 millions de Francs Cfa. D’où peut provenir toute cette manne financière. C’est avec votre argent qu’ils sont en train de se payer ces extravagances», dénonce le leader de Frapp.
Sidy DIENG