Khalifa Sall surprend son monde. Écarté de la présidentielle de 2019 par le Conseil constitutionnel, l’ancien maire de Dakar a affirmé qu’il est candidat à l’élection présidentielle de 2024. Il a fait l’annonce lui-même, hier, sur Rfi et France 24.
Leader de l’opposition dite radicale, Khalifa Sall est candidat à la prochaine élection présidentielle. Et cela, malgré la perte de ses droits civils et politiques. Après le président Macky Sall, l’ancien maire de Dakar s’est prêté aux questions des journalistes de Rfi et France 24. «Je n’avais pas demandé à aller en prison. Je n’avais pas demandé pour en sortir. Et je ne vais pas demander une amnistie. J’échange avec Karim mais cette question d’amnistie n’est pas à l’ordre du jour. Je vis cette situation de manière politique et je me bats de manière politique pour recouvrer mes droits civiques. Je serai candidat en 2024», a indiqué le leader de Taxawu Senegaal. Khalifa Sall d’ajouter : «Notre coalition Yewwi Askan wi qui est la coalition de l’espoir a décidé d’aller ensemble pour les élections locales. Elle a décidé d’aller ensemble pour les législatives. Et pour la présidentielle, c’est la pluralité qui est préconisée. Tous les candidats se battront et le mieux placé dans Yaw aura le soutien total de tout le monde».
En ce qui concerne la charte de non-violence que l’opposition a décidé de ne pas signer, l’ancien maire de Dakar affirme que la violence n’est pas le faite de l’opposition. A l’en croire, c’est le pouvoir actuel qui use de la violence. «La violence n’est pas seulement physique. Elle est juridique et judiciaire. La violence est dans la violation des textes. Aujourd’hui, nous sommes dans un scrutin où les règles sont bafouées. L’Etat ne respecte pas ses propres textes. Nous sommes obligés de résister», s’est défendu Khalifa Sall.
En ce qui concerne la position du leader de Pastef sur cette question, il signale: «Sonko a le droit d’exprimer sa position sur la charte de non violence. Cette initiative nous la louons. Ce que nous lui reprochons c’est que le premier à user de la violence, c’est le gouvernement. Il fallait préalablement aller voir le président de la République lui parler et ensuite qu’il s’engagea afin que l’opposition puisse venir sur la table des négociations». Khalifa Sall a assuré qu’ils n’ont jamais refusé de discuter. Selon lui, il y a eu une campagne de rejet des listes de l’opposition avec la complicité des préfets et des sous-préfets. Enfin, s’agissant du prochain scrutin, l’ancien maire de Dakar affirme que les locales de 2022 sont essentielles pour le devenir du cours démocratique de notre pays. «Il nous faudra battre le président Macky Sall et sa majorité pour le dissuader définitivement de se présenter pour un troisième mandat. C’est une élection et nous devrons la gagner», a-t-il souligné.
Magib GAYE