Les députés de l’opposition ainsi que ceux du régime n’ont pas ménagé le ministre de l’Environnement. Abdou Karim Sall était, hier, au Parlement pour défendre son budget de 2022. Ces parlementaires qui ont exposé la situation catastrophique dudit département, ont dénoncé l’accaparement du littoral par des pontes du régime, l’inertie des autorités dans la déforestation des forêts de la Casamance, Vélingara…
Lors de son passage à l’Assemblée nationale pour le vote de son budget de l’année 2002, les parlementaires n’ont pas raté le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall. Membre du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Mamadou Diop Decroix n’a pas fait dans la langue de bois. Il estime que les choses stagnent et reculent au ministère de l’Environnement avec l’avènement de Abdou Karim Sall. A titre illustratif, il cite la forêt de la Casamance qui est en voie de disparition à cause de la coupe illicite et abusive du bois. «La situation est catastrophique dans le sud du pays avec la forêt qui n’existe maintenant que de nom. Il n’y a pas de statistiques par rapport à cette lutte contre la destruction des forêts», dénonce le leader du parti Aj. Mamadou Diop Decroix qui déplore les effets dévastateurs de l’érosion côtière à Guet Ndar, Palmarin, a fustigé aussi l’inertie des autorités pour la dépollution de la Baie de Hann. Très en verve Decroix trouve que la gouvernance verte tant vantée par le Sénégal est une chimère maintenant.
Quant au député Cheikh Abdou Mbacké, il a dénoncé l’accaparement du littoral par des pontes de la République. Il a, par la même occasion, appelé le ministre de l’Environnement et du Développement durable à édifier les Sénégalais sur la situation du parc des Oryx.
70 tonnes de sachets plastiques saisies
Abordant la question portant sur le plastique, les députés ont déploré la présence de sachets plastiques sur le marché malgré l’adoption de la loi numéro 2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Ainsi, ils ont préconisé entre autres, une bonne communication et sensibilisation ainsi qu’un contrôle des importations de plastiques. Sur ce sujet, les parlementaires demandent si la mesure d’interdiction de l’usage des sachets d’eau en plastique, sortie au début de la Covid-19, est en vigueur.
Répondant aux préoccupations des députés, le ministre Abdou Karim Sall a souligné que le gouvernement avait pris la décision d’accorder une période supplémentaire avant l’application de la loi. Il a, cependant, informé que des mises en demeure ont été envoyées à toutes les unités de production de sachets d’eau, il y a trois mois, pour les obliger à se conformer à la loi et à se départir des sachets plastiques de manière irréversible. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que plus de 70 tonnes de sachets plastiques ont été saisies depuis le début de l’application de la loi et une partie de cette quantité a été incinérée dans une cimenterie. De même, le ministre annonce que des efforts seront accentués sur le contrôle des marchés qui continuent de résister à la mesure.
Pour l’exercice 2022, le budget du ministère de l’Environnement et du Développement durable s’élève à 37 milliards 993 millions de Frs CFA. Par rapport à l’année 2021, il a connu une hausse de plus de 12 milliards Francs CFA.
Magib GAYE