Des retraités de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) sont dans le plus grand dénuement. Après 18 années de blocage de leurs salaires, le patron de l’Isra de l’époque avait préconisé de rattraper ce blocage dans la voie sociale par une coopérative d’habitat.
Depuis 1999, la coopérative d’habitat Isra 2000 court derrière ces terrains. Cela s’est soldé par une procédure pénale avec les premiers dirigeants de l’Isra et une deuxième procédure civile avec l’actuelle équipe conduite par Bernard Ousmane Diagne contre la première équipe de la coopérative. Face à la presse hier, l’actuelle équipe a tenté de rétablir la vérité des faits. «Nous déplorons une longue procédure pénale qui court depuis 2007. Quand on a pensé qu’on va avoir un délibéré en 2017, l’affaire n’a plus été appelée à la barre. C’est comme si elle n’existait pas alors que cela porte sur un préjudice évalué à 223 millions», a dit le président du Conseil d‘administration à l’issue de leur Assemblée générale suivie d’un point de presse. Il ajoute : «Depuis 1999, nous sommes en train de courir derrière ce terrain. Cela concerne plus de 600 travailleurs dont 150 sont décédés. Certains ont servi dans ce pays durant 35 voire 41 ans. Lorsqu’on nous donnait ces terrains, c’était pour compenser 18 années de blocage de salaires. Le directeur général de l’époque a préconisé que l’on rattrape cela dans la voie sociale et a proposé qu’on crée une coopérative pour qu’on leur cède des terrains». Le nouveau bureau de l’Isra institué, signale-t-il, «a distribué plus de 500 de ses membres des parcelles dont certains ont construit leur maison».
Magib GAYE