L’Etat fait de la discrimination dans la gestion des fonds alloués à l’éducation en donnant la part belle à l’école française au détriment de l’enseignement religieux, surtout islamique.
C’est la conviction de certains maîtres coraniques et syndicalistes. Ces derniers ont tenu ces propos à Keur Massar Sud au cours d’une journée d’hommage rendue aux enseignants du complexe scolaire Mihyarou Souna. «Nous entendons tout le temps les autorités dire que 40 % du budget de l’Etat sont consacrés à l’éducation. Mais nous, responsables des écoles franco-arabes, nous n’avons jamais reçu de subvention», s’indigne le Directeur de l’institut Mihyarou Souna, Imam Babacar Kâ. Et Imam Alioune Badara Ndao de Kaolack, invité à la manifestation, d’ajouter : «Il y a une discrimination faite aux daaras qui n’ont jamais bénéficié de ces 40 %. Pourtant, la Constitution du Sénégal est claire. Elle dit que chaque citoyen a le libre choix du type d’éducation, pourvu qu’elle soit conforme à la loi. Donc, pourquoi ce +deux poids, deux mesures+ entre citoyens ? Nous avons entendu des financements de la BID. Mais, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, aucune subvention n’a été donnée aux daaras.»
Pour ce qui est de la journée dédiée aux enseignants, Imam Babacar Kâ en explique les fondements. «J’ai organisé cette cérémonie pour encourager les enseignants pour leurs brillants résultats obtenu aux examens du Cfee et de l’Entrée en sixième. Nous avons organisé cette fête pour les féliciter et les encourager à aller de l’avant», éclaire-t-il. Une action magnifiée par Imam Alioune Badara Ndao et Dame Mbodj qui ont exhorté ces enseignants à persévérer dans leurs efforts.
Théodore SEMEDO