Des agents de la police nationale et de la garde civile espagnole ont démantelé une organisation criminelle à Tenerife dédiée au transfert de migrants munis de faux papiers vers la péninsule ibérique, a indiqué, hier, l’agence Efe.
Au total, 16 personnes de nationalité sénégalaise ont été arrêtées (13 à Tenerife, 2 à Ibiza et 1 à Gérone), qui sont inculpées de crimes présumés d’appartenance à une organisation criminelle, contre les droits des citoyens étrangers, contre le patrimoine, la santé publique, réception et falsification de documents, a fait savoir la Police nationale espagnole dans un communiqué. Dans l’opération, précise l’agence espagnole, dix adresses ont été perquisitionnées, dans lesquelles plus de 20 passeports falsifiés ont été saisis, 46 dossiers avec des pièces justificatives pour régulariser la situation de citoyens subsahariens, plus de 900 grammes de cocaïne, plus de 1 000 pilules d’ecstasy, 90 grammes d’héroïne, trois balances de précision, 23 600 euros, 2 940 fausses livres sterling, 77 téléphones, 39 montres et bijoux haut de gamme, entre autres effets. L’organisation a accueilli des migrants arrivés sur les îles et les a cachés à différents étages pendant qu’elle les préparait de faux documents. Une fois ces documents obtenus, les migrants ont été conduits dans les différents ports et aéroports des îles, où ils ont reçu les dernières instructions sur la marche à suivre lors de l’embarquement et certaines mesures de sécurité au cas où ils seraient détectées par les forces et les organismes de sécurité, consistant à ne pas faire de déclaration et la suppression des numéros de téléphone, entre autres directives, ajoute la note de la police. Si le migrant réussissait à atteindre la péninsule sans être détecté, les membres de l’organisation étaient chargés de récupérer les documents utilisés au cas où ils pourraient être utilisés par un autre candidat à l’avenir, car malgré la grande majorité de ces documents falsifiés, les enquêteurs avaient la preuve que certains d’entre eux avaient utilisé des documents juridiques d’autres personnes présentant une certaine similitude physique. On estime que cette organisation aurait réussi à faire sortir des îles au moins 113 personnes qui ont été arrêtées avec de faux passeports ou pour le compte de tiers. Selon la Police nationale, les bénéfices obtenus dépassent les 200 mille euros et l’opération se poursuit dans le but de localiser le reste des membres de l’organisation, de nouvelles arrestations ne sont donc pas à exclure, ajoute Efe.
Salif KA