La Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) a fait face à la presse, hier. C’était pour faire un tour d’horizon des difficultés que les travailleurs rencontrent dans leur secteur. Lesquelles sont liées aux impacts de la Covid-19, aux violations des droits des travailleurs, à la flambée des prix, à la gestion des inondations, entre autres. Elle annonce une grande marche le 30 septembre prochain pour exprimer sa colère.
Après presque deux ans d’accalmie, les Coalition des centrales syndicales renoue avec les marches. Et c’est la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) qui va ouvrir le bal. Hier, en conférence de presse, son secrétaire général de Csa, Elimane Diouf, et ses camarades ont déploré les violations des droits des travailleurs, le non-respect des accords signés avec le gouvernement, la flambée des prix des denrées de première nécessité, etc. Mais aussi la mauvaise gestion des inondations qui, selon eux, dévorent chaque année des milliards de F Cfa qui devraient servir à sortir beaucoup de secteurs d’activités de leurs difficultés. «Nous comptons initier dans les deux prochaines semaines une vaste campagne de sensibilisation ainsi qu’une tournée de mobilisation dans les entreprises et dans le secteur informel. Cette tournée sera couronnée par une grande marche nationale prévue le 30 juillet 2021 à 16 heures. Cette marche va permettre à l’ensemble des travailleurs des différents secteurs de venir manifester leur mécontentement», annoncent Elimane Diouf et ses camarades.
Ces derniers notent, pour le déplorer, que depuis quelques temps les violations répétées des droits des travailleurs au niveau de beaucoup d’entreprises qui se sont aggravées avec la pandémie de la Covid-19 et la lancinante question du non-respect, par le gouvernement, des engagements auxquels il a librement souscrit vis-à-vis des partenaires sociaux. La preuve, ces syndicalistes soutiennent que leur siège est devenu un mur des lamentations des travailleurs de toutes les catégories et de tous les secteurs impuissants face aux contrecoups de la crise sanitaire, économique et financière. Pour eux, il y a beaucoup de secteurs d’activités qui ont été impactés par cette pandémie où des travailleurs ont perdu leur emploi notamment dans la restauration, l’hôtellerie, le transport aérien, etc. D’autres sont restés des mois sans salaires. Des situations qui, d’après eux, ont été différentes de leurs revendications habituelles où il faut aller faire des négociations pour des augmentations de salaire. Ils affirment que c’est une difficulté réelle. Et la goutte de trop ce sont les inondations. Parce que, tous les travailleurs qui jubilaient avec la reprise petit à petit des activités, les inondations sont venues doucher complètement leurs espoirs, font-ils remarquer. Car, la majorité d’entre eux sont sous les eaux avec leurs familles ou sont chassés de leurs domiciles.
Elimane Diouf et Cie constatent qu’à chaque hivernage, il faut que le gouvernement fasse un plan d’Organisation des secours en cas de catastrophes (Orsec). Et pour eux, c’est dommage dans notre pays qu’on pense qu’il faut toujours attendre qu’il y ait des inondations pour ensuite mobiliser des milliards de F Cfa pour lancer des Plans Orsec. «Pour nous d’ailleurs, ce Plan Orsec est une faillite, parce que, quand on le déclare, on mobilise beaucoup de ressources et il n’y a pas de contrôle. Alors que les chantiers qui sont là où l’Etat devrait mettre des moyens sont presque bloqués. Nous réclamons l’audit d’ailleurs de tous les grands projets de l’Etat notamment le Train express régional (Ter), le Bus rapide transit (Brt), etc.», martèlent-ils.
S’agissant des accords signés avec l’Etat pour le secteur de l’hydraulique, la Csa dénonce une absence de volonté du gouvernement de matérialiser l’accord conclu en décembre 2019 avec l’intersyndicale des travailleurs de Sen’Eau quant à l’acquisition de 8 % de parts dans le capital social de ladite société et leur représentation dans le Conseil d’administration. Et exige le traitement, dans les meilleurs délais, des contrats de performances en souffrance depuis 4 ans au niveau du secrétariat général du gouvernement et l’harmonisation des salaires à l’Aibd Sa. Dans le secteur de l’éducation, la Csa demande au gouvernement l’ouverture des négociations sérieuses, inclusives avec la nomination, sans délai, d’un responsable en charge du monitoring pour le suivi et le respect des accords en 2018.
Pour la Csa, la situation à Dakar Dem Dikk (Ddd) reste préoccupante pour la sauvegarde de l’outil de travail et, au-delà, des emplois face aux réformes en cours dans le secteur du transport urbain à Dakar.
Samba BARRY