Le collectif Ñoo Lank, Frapp … ont bravé l’interdiction. Mais c’était sans compter avec les forces de l’ordre qui ont procédé à leurs arrestations avant même le début de la manifestation. Au finish, une quinzaine de manifestants ont été arrêtés et dispersés dans les différents commissariats de Dakar.
Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens pour interdire la marche contre la cherté de la vie, initiée par Ñoo Lank, Nittu Deug, Y en a marre…. La manifestation a été tuée dans l’œuf. Les forces de l’ordre n’ont pas donné l’oc- casion aux initiateurs de la marche de dérouler. Guy Marius Sagna, l’activiste Karim Xrum Khax seront arrêtés par la police. Dix autres manifestants seront également arrêtés et transférés au commissariat de Grand-Dakar. Il s’agit de Mouhamed Diallo de Ñoo Lank, Daouda Togola, Babacar Diémé, Mouhamed Guèye, Beyna Guèye, Amadou Diallo, Mame Diarra Guèye, Thierno Mouhamed Sall de Nittu Deug, El Hadji Diop et l’étudiant Pape Abdoulaye Touré qui a été brutalisé avant d’être ache- miné au commissariat de Grand Dakar. Pourtant avant la tenue de la marche pacifique, l’activiste Pape Abdoulaye Touré prévenait en ces termes : «Ils ont barricadé tout Dakar et le dispositif des forces de l’ordre qu’ils ont déployé aujourd’hui, le tiers suffisait pour encadrer la marche pacifique et avant 19 heures chacun rentrera tranquillement chez lui. Mais, ils ont choisi l’affrontement contre des citoyens sénégalais. Ainsi, nous prenons l’opinion à témoin. Seul Macky Sall, son ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome et son préfet soumis de Dakar seront responsables de tout ce qui arrivera aujourd’hui».
Peu avant, dans la matinée, un impressionnant dispositif sécuritaire avait été déployé dans les différents axes menant au centre-ville. La place de la Nation où devait démarrer la marche avait été ceinturée par les forces de l’ordre, avec leur armada de combat. Idem au carrefour du triangle Sud où les policiers avaient stationné leurs en- gins anti-émeutes. L’endroit était qua- drillé. C’est le même dispositif sécuritaire qui a été reconduit dans l’après-midi dans les différents centres névralgiques de Dakar. De la Zone A au centre-ville, en passant par Colobane, Centenaire, tout a été occupé par les forces de l’ordre, prêts à casser des manifestants.
Mais malgré cet impressionnant dispositif sécuritaire, quelques manifestants ont répondu à l’appel. Ils ne se sont pas donnés rendez-vous devant la place de la Nation, comme indiqué dans leurs différentes communications. Par la magie de l’informatique, ils se sont re- groupés devant le siège du ministère de la Culture et de la Communication. A travers les réseaux sociaux, ordre a été donné aux manifestants de se réunir devant le siège du ministère cité. Mais c’était sans compter avec les forces de l’ordre qui avaient également quadrillé les lieux. Avant même qu’ils ne réussis- sent à se former en groupuscule, ils ont été tous arrêtés. «Le collectif continue de faire le point sur cette opération honteuse de répression menée par les forces de police pour étouffer la voix des Sénégalais fatigués par la hausse des prix et la cherté de la vie», dénonce Ñoo Lank dans un communiqué.
Magib GAYE