Le transport urbain risque d’être paralysé dans la capitale. L’intersyndicale des travailleurs de l’Aftu qui regroupe trois syndicats de base compte aller en grève dès aujourd’hui (ce lundi 12 Juillet 2021).
Pour leurs contractualisations et le respect des accords signés par leurs employeurs, les travailleurs de l’Association de financement des transports urbains (Aftu) ont fait face à la presse à Pikine pour annoncer une grève d’avertissement de 48 heures à compter de ce lundi. Une situation qui risque de paralyser le transport urbain. «Nous irons en grève d’avertissement de 48 heures dès ce lundi. C’est pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et de vie et pour exiger le respect du protocole d’accord signé avec les transporteurs au mois de Février 2019», a fait savoir le syndicaliste Cheikhou Oumar Sy. Regroupés autour d’une intersyndicale avec trois syndicats dont Spt puis Snps et Sats, ces travailleurs de l’Aftu, au cours de leur conférence de presse, ont fustigé l’attitude du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) pour affirmer : «Le Cetud a failli à sa mission. Il lui revenait de faire pression sur les transporteurs pour qu’ils respectent les accords. Le Cetud et son directeur Thierno Birahim Aw ont fui leurs responsabilités devant l’histoire en laissant les transporteurs maltraiter leurs travailleurs avec des salaires de misère sans contrat de travail, sans couverture maladie, des surcharges horaires et des licenciements abusifs à tout moment». Auparavant, c’est Souleymane Ndiaye, porte-parole des chauffeurs qui affirmait sur les ondes de la Rfm: «On travaille depuis 15 ans sans avancement. On avait fait des démarches pour avoir une rencontre avec les responsables, en vain. La seule solution actuellement, c’est d’aller en grève, lundi et mardi, pour réclamer la régularisation des chauffeurs de bus Aftu. Si rien n’est fait, une autre grève plus longue sera observée».
Face à cette grève, trois secrétaires généraux des syndicats des travailleurs de l’Aftu ont été d’ailleurs convoqués à la Police centrale. Il s’agit entre autres de Amadou Samb, Cheikh Oumar Sy et Oumar Seck Diop. Une convocation qui ressemble aux yeux des travailleurs à de l’intimidation orchestrée par les transporteurs et une grave entrave à la liberté syndicale.
Théodore SEMEDO