Ca sent le gaz. La visite de Macky à Thiès risque d’être mouvementée.
Le dispositif d’accueil est contesté par une frange importante des apéristes. Regroupés autour d’une entité dénommée l’Apr originel, ces militants qui se réclament de la première heure, décrient le fait que l’organisation soit confiée au ministre Yankhoba Diattara, un rewmiste de souche et qu’ils se voient relégués au second plan. Une chose qu’ils qualifient d’ubuesque. «Nous ne sommes pas d’accord. Ce qu’on veut nous imposer c’est du terrorisme politique», regrettent amèrement Lamine Ngom et ses camarades qui informent qu’ils sont en train de s’organiser pour informer la base sur cet état de fait.
En effet, pour Lamine Ngom, coordonnateur sortant des jeunes de l’Apr et de la coalition Bennoo qui parlait en leur nom, rien ne saurait expliquer qu’ils soient relégués au second plan, jouant les rôles de valets et quémandant une place pour accueillir leur leader qu’ils ont toujours voué aux gémonies, tout simplement parce que Rewmi a rejoint le camp présidentiel. «Nous sommes obligés de ronger le frein derrière le Rewmi pour participer à la venue de notre président. Quelle situation ubuesque! Seule la politique peut renier autant ses enfants de chair et de sang pour d’autres pris en cours de route et qui, à tout moment, peuvent vous tourner le dos. Car leur engagement est foncièrement intéressé», peste Lamine Ngom. Et de poursuivre pour rappeler : «Nous avons cru au projet de Macky Sall bien avant l’heure, dans une zone difficile, hostile à tout discours contraire à l’hégémonie de Seck. Nous avons dû faire face à Rewmi et à ses sbires qui ne nous ont fait aucun cadeau, ferraillant ferme avec eux pour notre idéal républicain. Nous avons vécu des jours sombres et des nuits sans sommeil pour bâtir l’Apr dans la cité du rail. On a fait front à la toute puissance d’Idrissa Seck pour mettre sur pied l’Apr. Si leur volonté s’était réalisée, l’Apr ne serait jamais au pouvoir». Ainsi, la cohésion qui semble être de mise dans les rangs de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar depuis la jonction au sommet entre les deux têtes de pont de l’Apr et du Rewmi n’est que de façade. Une façade qui est en train de fondre comme du beurre au soleil. «Une farce de mauvais goût» pour ces apéristes de la première heure qui, selon Lamine Ngom, sont «convaincus» que l’acte qui vient d’être posé est un mauvais départ si tant est la volonté des uns et des autres de travailler à une parfaite cohésion au sein de la mouvance présidentielle.
Sidy DIENG