L’appel à manifester du mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) contre le projet de loi portant modification du code pénal et code de procédure pénale est tombé à l’eau. Devant un impressionnant dispositif de sécurité des éléments de la police et de la gendarmerie mis en place, la manifestation a été étouffée dans l’oeuf. Du centreville, à la place Soweto en passant par la place de la Nation, les forces de défense et de sécurité n’ont pas donné de répit aux manifestants.
Au final, l’essentiel des leaders du mouvement qui ont répondu à l’appel ont été interpellés et conduit dans différents commissariats de la ville. Il s’agit du rappeur «Nit Doff», «Kilifeu», Aliou Sané et «Tiger» de Y en a marre, Simon Kouka de la même organisation, Guy Marius Sagna de Frapp France Dégage, Dr Babacar Diop des Fds/Les Guelwaars, Bentaleb Sow et Mamadou Gadio du mouvement Frapp et Doy Na, Mbaxan Kandj, Cledor Sène de la coalition Le Peuple, Maïmouna Bousso ainsi que de nombreux autres citoyens anonymes.
Dans un communiqué, le M2D «condamne fermement le kidnapping» de ses militants et exige leur «libération immédiate». Aussi, ils informent Macky Sall «que toute agression ou torture, de quelle que nature que ce soit, sur ces militants sera dénoncée auprès des juridictions nationales et internationales. Il tiendra le régime pour responsable de tout ce qui adviendra aux membres des organisations et mouvements qui sont arrêtés».
Dans le même sillage, ils ont dénoncé les «sévices corporels» sur «Karim Xrum Xax» et d’autres militants par les forces de l’ordre. Le M2D note que Macky Sall persiste dans sa volonté d’instaurer un «terrorisme d’Etat» au Sénégal, comme c’est le cas dans les dictatures les plus cruelles. Le mouvement qui réaffirme son opposition «farouche » à ce projet de loi, exige son retrait «inconditionnel» et maintient son appel à la résistance. Plus chanceux que les autres, le coordonnateur du Front de résistance nationale (Fnr) qui s’est également présenté sur les lieux, est parvenu à échapper aux forces de l’ordre. Profitant de l’occasion, Moctar Sourang a exigé la libération immédiate des personnes arrêtées, le retrait de la loi modifiant le Code pénal et le Code de procédure pénale. «Une loi sur le terrorisme devrait être la loi la mieux acceptée et la mieux comprise. Pourquoi vouloir la voter en catimini? Arrêtons de jouer avec l’unité nationale», prévient le coordonnateur du Frn.
Magib GAYE