Dix ans après, les langues se délient sur les responsabilités des uns et des autres quant à la paternité de l’idée ayant abouti au dépôt d’un projet de loi constitutionnelle portant ticket présidentiel et instituant le quart bloquant.
Et c’est Serigne Mbacké Ndiaye qui ouvre la boite à déballages. Hier, sur la Rfm, lors d’une édition spéciale consacrée au 10ème anniversaire du 23 juin, l’ancien ministre, porte-parole du président de la République, a accusé nommément son ancien collègue, Dr Aliou Sow, d’avoir «vendu» l’idée au président de la République d’alors, Abdoulaye Wade. «Faux», rétorque ce dernier, contacté par la même radio. Selon le nouvel allié de Serigne Modou Kara, c’est la veille du passage de la loi à l’Assemblée qu’il a débarqué à Dakar, en provenance des Philippines où il était en mission. Puis, de s’en prendre, sans gants, à Serigne Mbacké Ndiaye qui, «à chaque fois qu’il veut quelque chose ou se rappeler au bon souvenir des médias sort de son chapeau de magicien des inepties». Non sans rappeler, au passage, que Serigne Mbacké Ndiaye avait, à son tour, «vendu» à Père Wade, le jour du premier tour de la Présidentielle de 2012, l’idée selon laquelle il était possible qu’il passe «avec 51 % des voix».
Ibrahima ANNE