Le contentieux foncier entre Peacock Investments et les populations de Dougar atterrit au Tribunal. C’est la révélation faire, hier, par le porte-parole des habitants de cette localité lors d’une marche.
Le litige foncier qui oppose les populations de Dougar et la société Peacock Investments, connaît une évolution. En effet, c’est ce lundi matin que les deux parties se retrouvent au tribunal devant le juge des référés afin de statuer sur les travaux entrepris par la société malaisienne devenue marocaine. La nouvelle est sortie de la bouche des responsables du collectif de lutte pour la restitution des terres de Dougar, lors de la grande marche qu’ils ont organisée ce dimanche. A en croire madame Diop Ndour Ndiaye, après plusieurs démarches administratives et judiciaires, les choses semblent stagner. «En fin de compte demain, on a rendez-vous devant le tribunal des référés pour l’arrêt des travaux», dit le porte-parole. La mandataire des populations de Dougar renseigne que leur principale revendication était outre la restitution des terres, l’arrêt des travaux de la société Peacock Investments. «Nous avons demandé au tribunal d’arrêter les travaux parce que Peacok n’a pas le droit d’être à Dougar jusqu’à y construire des logements sociaux. Donc, on veut que Peacock arrête les travaux et nous avons toutes les pièces justificatives pour qu’ils puissent se retirer du site», affirme Mme Ndour. Qui exprime ainsi son optimisme quant au dénouement heureux de cette affaire. «Ils ont un décret présidentiel à l’entrée de Diamniadio qu’ils ont laissé là-bas pour venir à Dougar. Ils disent qu’ils ont un décret présidentiel de 72 hectares avec publication au Journal officiel qui leur permet de s’installer à Dougar. Ils n’ont qu’à le sortir. S’ils l’avaient, il n’y aurait pas tout ce problème», soulignent les Dougarois.
Les populations de Dougar qui avaient reçu lors de leur marche, l’appui de toute la communauté Safène de Rufisque et de Thiès mais aussi des activistes de «Y’en a marre» et de «France Frapp Dégage», comme Guy Marius Sagna et Kilifa, se sont plaints du comportement de certains agents de l’Etat. Leur porte-parole est d’avis que ce genre de problème est souvent causé par ces fonctionnaires. «Ce sont eux qui restent dans leurs bureaux, font ce qu’ils veulent et demain reviennent pour dire que c’est l’Etat. A chaque fois qu’il y a problème, ils représentent l’Etat mais quand ils sont dans leurs bureaux pour signer, ils ne représentent que leurs poches», dénonce Diop Ndour Ndiaye.
Mme Ndour Ndiaye fait remarquer qu’une médiation avait eu lieu, tentée par le gouverneur mais l’initiative n’a pas eu de résultat positif. Car dit-elle, Peacock avait proposé un dédommagement de 107 millions francs Cfa et la création d’une zone tampon de 10 hectares. «Les 10 hectares tampon, c’est un manège parce que concernant Peacock sur ces 72 hectares, il a 15 hectares qui empiètent le village et c’est dans ces 15 hectares qu’ils vont raser pour morceler et le donner aux habitants de Dougar ; ce n’est pas sérieux … 107 millions francs Cfa pour 72 hectares, ça ne revient à même pas 150 francs le mètre carré » dénonce-t-elle. .
Nadjib SAGNA