La France “a décidé de suspendre les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes”, a annoncé jeudi le ministère des Armées, après le récent coup d’État du 24 mai. Et cela “dans l’attente de garanties” sur un retour des civils au pouvoir à l’issue d’élections prévues en février.
La France a suspendu à titre conservatoire “les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes”, a annoncé jeudi 3 juin le ministère français des Armées dans un communiqué. Une décision liée à la crise politique en cours au Mali et qui sera réévaluée dans les prochains jours. Les opérations exclusivement françaises, elles, sont maintenues.
Cette annonce intervient après que le président français Emmanuel Macron a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que la question d’un retrait de l’armée française au Mali se posait après le nouveau putsch militaire survenu à Bamako en mai.
Le chef de l’État a souligné par ailleurs en début de semaine que l’armée française ne pouvait combattre à elle seule le terrorisme au Sahel et que sa présence sur le terrain nécessitait le renforcement d’institutions stables et légitimes.
“Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – NDLR) et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali”, a souligné le ministre dans le communiqué, ajoutant qu'”Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement”.
“Dans l’attente de ces garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit”, souligne-t-il.
“Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes”.
Le président et le Premier ministre intérimaires du Mali ont démissionné la semaine dernière, deux jours après leur arrestation par l’armée malienne dans un passage en force successif à un remaniement ministériel, amplifiant la crise politique dans le pays.
Avec AFP & Reuters