Le président de la République, Macky Sall, a appelé “les professionnels” des médias à “assainir leur secteur et à l’organiser davantage”, estimant que des acteurs “non professionnels” de la presse, “sous le couvert de la liberté de la presse, charrient les contre-valeurs” notés dans ce domaine.
“La profession est agressée par les non professionnels qui sous le couvert de la liberté de la presse charrient les contre-valeurs. C’est d’abord un travail des professionnels de la presse d’assainir leur secteur, de l’organiser davantage’’, a-t-il souligné.
Il a lancé cet appel en présidant, jeudi, l’ouverture officielle de l’assemblée générale de la plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’UEMOA et de la Guinée.
“Les autres corps ont des ordres. Tout le monde ne peut pas s’ériger en professionnels des médias alors que vous parlez à des milliers de personnes, voire des millions. Sans qualification, il n’y a rien de plus dangereux pour la société. Il y a la nécessité d’avoir une régulation”, a insisté le chef de l’Etat devant les membres de cette plateforme.
La régulation ne peut être synonyme de censure, a-t-il dit, mais il y a aussi qu’”aucune catégorie socio professionnelle n’est au-dessus des droits et libertés” des autres citoyens.
Le Président de la République relève que le secteur des médias fait face à “un problème plus complexe découlant des réseaux sociaux, des fake news et de toutes les formes de cybercriminalité y compris le terrorisme qui utilise les même outils”.
“La liberté est une donnée majeure qui explique l’histoire des sociétés humaines. Au-delà des aspects légaux et réglementaires, il ne saurait y avoir de liberté sans responsabilité. Il ne peut y avoir de droit illimité ou de liberté absolue. Rien ne peut justifier l’injure, la calomnie, l’appel à la violence et l’incitation à la haine. Ces faits constituent le plus grand ennemi de l’homme”, a estimé le chef de l’Etat.
Il est revenu sur le thème de cette assemblée générale, “impact de la télévision numérique terrestre : enjeux économiques et socio-culturels”, soulignant que “la problématique de l’audiovisuel à l’ère moderne soulève (…) des questions qui méritent réflexions et solutions”.
“Comment dans une société qui se veut libre et démocratique assurer l’équilibre entre la liberté d’opinion et d’expression des uns et le respect de la vie privée, de la dignité et de l’honorabilité des autres ?”, a-t-il questionné.
Selon lui, “l’enjeu est fondamental et nous interpelle tous, gouvernements, régulateurs, particuliers, professionnels”.
“Il s’agit a-t-il dit de voir comment assurer une saine compétition dans un espace normé avec l’explosion fulgurante des outils et procédés de diffusion qui tendent à se soustraire de toute forme de régulation”.
Macky Sall estime qu’”il faut voir comment concilier les prérogatives de l’Etat-nation qui s’exercent dans ses limites territoriales et la diffusion souvent transfrontalière du contenu de l’audiovisuel ? Il n’y a plus de frontières”, a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat considère que la plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’UEMOA et de la Guinée “offre un cadre approprié d’échanges et de réflexion sur la meilleure façon d’accompagner et d’encadrer les organes de l’audiovisuel dans un contexte de liberté démocratique et de mutation technologique continue”.
Cette rencontre à laquelle participent les organisations de régulation de l’UEMOA et de la Guinée se tient de jeudi à vendredi sous l’égide du Conseil national de régulation de l’audiovisuel du Sénégal (CNRA).
APS