Le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Anne n’a pas pris du temps pour répondre aux syndicats d’enseignants du supérieur sur le retard accusé dans la livraison des chantiers de l’Université Amadou Makhtar Mbow.
Invité de l’émission Jury Du Dimanche (JDD) sur I-radio, il a déclaré que les vrais raisons dudit retard ne sont pas imputables du gouvernement ni à l’entreprise d’Adama Bictogo. C’est plutôt, se défausse-t-il, de la responsabilité de son prédécesseur, Mary Teuw Niane. «Dans la gestion de ce chantier, il y a eu un dysfonctionnement au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur. Ce n’est pas de la responsabilité du gouvernement. Le projet initial, c’était un engagement du gouvernement de 30 milliards francs Cfa pour construire les infrastructures de l’Université Amadou Makhtar Mbow. Le gouvernement a sorti les 30 milliards qui ont été engagés intégralement par le ministre de l’Enseignement supérieur et les travaux ne sont pas terminés», a laissé entendre Cheikh Oumar Anne.
Le ministre a fait savoir que ce projet de 30 milliards a été redimensionné à 100 milliards francs Cfa. Ce qui, soutient-il, explique les retards, mais aussi l’impossibilité pour Adama Bictogo de terminer les chantiers. «Je ne défends personne, mais l’entreprise ne pouvait pas livrer les travaux. Elle a reçu 30 milliards pour un projet de 100 milliards», révèle le ministre. Avant d’ajouter : «Le projet était géré entre le coordonnateur des constructions de l’Uam et le ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Mary teuw Niane. Ce dossier n’est pas une exception». Le ministre poursuit : «Sur beaucoup d’orientations, quand je suis arrivé sur place, c’est moi qui les ai mises sur la table du gouvernement. En d’autres termes, Mary Teuw Niane prenait des initiatives sans s’en référer à ses patrons, le Premier ministre et le président de la République».
Le ministre s’est également penché, lors de cette émission, sur l’organisation des masters dans les universités publiques. Selon lui, au lieu de trois ans, des étudiants passent 5 ans en master tout en gardant leurs bourses. C’est ce qui explique, souligne Cheikh Oumar Anne, les réformes sur l’octroi des bourses en Master. «Une étude est en cours pour redéfinir les critères. L’objectif est de revenir à l’orthodoxie. Le dispositif d’attribution de bourses est basé sur l’excellence. On veut changer le dispositif où on paie des bourses sans respecter les critères académiques», a expliqué le ministre dans l’émission JDD.
Salif KA