Le pire guette la localité Dougar où des affrontements ont eu lieu pendant 48 heures entre populations et forces de l’ordre. A l’origine des affrontements, se trouve le conflit foncier autour du projet de construction de logements sociaux par la société Peacock.
C’est l’escalade à Dougar dans la commune de Diamniadio où le litige foncier qui oppose les populations risque de déboucher sur un drame. Depuis hier, jeudi, de violents affrontements opposent les habitants aux forces de l’ordre, notamment les éléments de gendarmerie de la Dscos, qui ont procédé à des destructions de maisons en chantier et d’édifices.
Face à la résistance des populations, les éléments de la gendarmerie ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les jeunes, femmes, enfants et adultes qui ont fait bloc contre le promoteur immobilier Peacock. Aux grenades lacrymogènes, les populations ont répondu par des jets de pierres, des barrages et des pneus brûlés. Une véritable guérilla s’est emparée de la paisible localité. Ces échanges ont occasionné des arrestations parmi les jeunes, ce qu’a déploré Mme Diop Ndour Ndiaye mandataire de la population de Dougar. « On a constaté depuis hier une terrible situation que vivent les populations avec les forces de l’ordre alors qu’elles sont dans leurs droits et au-delà de ça, ce que je ne comprends pas c’est le silence des autorités. Depuis 24 heures, la gendarmerie est en train de jeter des lacrymogènes sur la population alors que le village de Dougar est à moins de 500 mètres de l’hôpital des enfants de Diamniadio. Donc, même s’ils ne prennent ps en compte la population de Dougar, au moins ce serait de prendre en compte les patients qui sont au niveau de l’hôpital ».
Selon la mandataire des populations, ses mandants sont décidés à aller jusqu’au bout car ils sont dans leurs bons droits. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur avait instruit le préfet de Rufisque pour trouver une médiation entre les parties, mais à l’en croire ce dernier ne semble pas pressé pour ça. « Là où nous sommes, nous n’allons pas demander à la population de faire marche arrière. Nous sommes en position de guerre et dans ce cas, nous ferons la guerre avec la population parce qu’ils sont dans leurs droits. Le ministre de l’Intérieur ne peut pas demander au préfet de Rufisque de faire une médiation entre la population et Peacock, rien n’a été fait depuis ce moment et le préfet de Rufisque autorise à la Dscos de descendre sur le terrain pour faire des démolitions » s’indigne Mme Diop Ndiour Ndiaye. Le maire de Diamniadio venu s’enquérir de la situation et apporter son soutien à ses administrés a été pris dans le piège des grenades. Finalement, Mamadou Moulaye Gueye à dû renoncer à sa démarche .
Les populations lancent un appel aux organisations de la société civile pour qu’elles viennent les rejoindre dans ce combat pour le respect de leur dignité. « Tout ce qu’on demande c’est qu’on libère les enfants qui sont détenus au niveau de la gendarmerie, que Peacock fasse marche arrière, que la gendarmerie quitte le site et les enfants, on ne leur demandera pas de faire marche arrière. Au contraire, nous serons sur le site avec eux à faire les démarches avec eux, et même s’il le faut lancer des pierres comme le font les enfants. Nous faisons appel au Forum civil, au mouvement Y’en a marre, à Frapp qui sont déjà avec nous sur ce combat et nous faisons appel à tous les autres mouvements qui peuvent nous aider pour qu’on puisse en terminer avec Peacock car c’est un point de non contournement. Là vraiment c’est fini on en a marre, on en a ras le bol ».
Rappelons que les populations reprochent à la société de vouloir s’approprier de leurs terres sur la base d’un décret et les terrains visés se situent de l’autre côté de la route nationale derrière l’hôpital pour enfants de Diamniadio.
SudQuotidien