Après une matinée marquée par de violentes manifestations qui ont fait deux morts et une trentaine de blessés, le président de la transition militaire du Tchad a fait son tout premier discours à la nation.
Mahamat Deby Itno, honore la mémoire de son père, Idriss Deby Itno, décédé la semaine dernière et cherche à justifier justifie la création du Conseil militaire de transition.
« Les hauts dignitaires de nos forces de défense et de sécurité n’ont pas eu d’autre choix que d’emprunter la voie qui s’imposait à tous dans ce contexte exceptionnel d’un chaos généralisé annoncé et d’implosion du pays », déclare-t-il en faisant référence aux rebelles qui menacent d’avancer sur la capitale après la mort du président des suites de blessures au front.
Il révèle aussi que le président de l’Assemblée nationale a renoncé à assumer ses responsabilités constitutionnelles.
Il n’a pas abordé directement les troubles survenus dans la capitale aujourd’hui, mais a appelé à la retenue.
« Notre pays est au carrefour de son histoire. Ce moment crucial pour la Nation tchadienne engage le CMT à faire preuve de responsabilité et de pondération. Aucun État ne peut prospérer dans un environnement marqué par le désordre, l’anarchie et le chaos », ajoute-t-il.
Il s’est engagé à organiser un dialogue inclusive durant les 18 mois de la transition.
Que s’est-il passé aujourd’hui?
L’opposition tchadienne a manifesté mardi matin à N’Djamena, la capitale du pays aux sons de sifflets et de concert de casseroles. Des coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers où les forces de l’ordre faisaient des patrouilles.
Un homme a été tué par balle à Moundou, dans le sud du Tchad, selon plusieurs médias locaux.
Une femme est également décédée dans la capitale N’Djamena, selon le procureur Youssouf Tom.
Elle se trouvait dans un bus qui a été attaqué par des manifestants, précise le magistrat.
On note une trentaine de blessé avec un bilan provisoire qui pourrait s’alourdir.
Les manifestants ont brûlé des pneus et des drapeaux français. Ils brandissaient aussi des pancartes avec les slogans ” Oui à un dialogue inclusif”, “Non à la monarchisation du pouvoir”, “Nous exigeons la dissolution du CMT, “Non au néocolonialisme français”, “Macron missionnaire de la Françafrique”.
Une station service française a été mise à sac dans le 9ème arrondissement de N’Djamena.
Plusieurs personnes disent avoir vu la police antiémeutes et des éléments de la garde présidentielle dans les quartiers.
La Convention tchadienne des droits de l’homme, une ONG locale, a partagé avec BBC Afrique plusieurs photos de personnes apparemment blessées par des tirs à balles réelles.
BBC