Dans la capitale du Nord, aussi, l’actualité reste dominée par l’affaire des médicaments pharmaceutiques illicites. Secrétaire général du Sames section Pna, le Dr Waly Coly Diouf est d’avis qu’il s’agit d’un fléau qui le gangrène le système sanitaire sénégalais.
D’autant qu’il y a quelques années, le même phénomène a été constaté. A l’époque, après quelques bruits de bottes et autres dénonciations, l’affaire a été, vite, enterrée sans que les responsabilités ne soient situées et les fautifs sanctionnés. Aujourd’hui encore, les professionnels du secteur continuent de dénoncer la symphonie inachevée du procès qui n’a pu aller à son terme. Le responsable de la pharmacie d’approvisionnement de Saint-Louis de préciser, à l’occasion de l’entretien exclusif qu’il nous a accordé, que la pharmacie nationale d’approvisionnement s’évertue, pourtant, à rendre disponible le médicament partout dans le pays.
Hormis la région de Kédougou dont l’ouverture d’un bureau ne saurait tarder, la Pna est présente aux quatre coins du Sénégal. «Estimant qu’un médicament qui n’est pas autorisé, n’a pas suivi le contrôle nécessaire pour être un produit apte à la consommation, est un poison et un danger pour celui qui le consomme», dixit le Sg du Sames/Pna qui a plaidé pour des mesures conservatoires. Dans ce dessin, Dr Diouf n’a pas manqué d’inviter les autorités compétentes à s’attaquer à la racine du mal. Pour ce faire, le Sg du Sames/Pna souhaite la fermeture des dépôts sauvages de médicaments qui essaiment dans la cité religieuse de Touba en vue d’espérer enrayer le mal.
Coupant, ainsi, l’herbe sous les pieds des fournisseurs et autres grossistes illégaux en les privant de potentiels acquéreurs, les pouvoirs publics vont sonner le glas de la mafia autour des médicaments. Dans cet effort de lutte contre ce trafic mortel de médicaments illicites, les professionnels du secteur espèrent, par ailleurs, l’implication des guides religieux de la zone en plus du travail fait, quotidiennement, par les services déconcentrés de l’Etat.
En attendant, le Sg du Sames/Pna qui milite pour la criminalisation de la vente illicite de médicaments a réclamé des sanctions à la hauteur de la faute commise. La loi stipule, en effet, que toute personne, autre que le pharmacien qui a le monopole sur le médicament, qui commercialise un médicament sans autorisation, est passible de sanction.
Gabriel BARBIER