Un agent de la mairie de Fass-Gueule Tapée-Colobane a été condamné, jeudi 8 avril 2021, à une peine ferme d’un mois pour abus de confiance. Ch. M. Badji a détourné la somme de 5,8 millions de FCfa issue de l’argent d’une tontine organisée par des commerçantes de marché Fass.
La Tabaski 2020 restera certainement mémorable pour les dames Daba Kama, Mame Diarra Diakhaté, Fatou Diop et autres. Alors qu’elles espéraient passer de bonnes fêtes avec l’argent collecté de leur tontine, leur rêve a été brisé par le gestionnaire des sous. En fait, ces vendeuses de légumes établies au marché de Fass avaient, courant 2018, mis en place une tontine dénommée «Calebasse».
À cet effet, tous les mercredis, les adhérentes cotisaient des montants variant entre 1000 et 5000 FCfa. L’argent épargné de ces cotisations démarrées le 18 février 2018, a généré des intérêts avec le remboursement des prêts octroyés aux membres. Celui-ci devait être redistribué aux membres le 15 juillet 2020. Ce jour, les dames ont organisé une grande cérémonie à Fass pour ouvrir la caisse devant les membres. Mais, après décompte, leur joie s’est transformée en une grosse colère. Car, il y avait un gap de 5,8 millions de FCfa. Un manquant imputé au gestionnaire Ch. M. Badji, agent municipal à Fass-Gueule-Tapée-Colobane.
Même s’il ne détenait pas la clé, le gestionnaire profitait des versements, pour subtiliser des billets. «Lorsque nous lui avons demandé des justifications, il nous a fait croire qu’il a payé la facture d’électricité du marché avec l’argent de la tontine. Aussi, il nous doit un prêt de 150.000 FCfa non encore remboursé», a raconté la présidente de la tontine, Daba Kama, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar. À l’en croire, le prévenu avait promis de tout rembourser.
«J’ai prêté des sommes à des membres de l’association qui devaient baptiser. Je ne peux pas estimer le montant. Parfois, la présidente me demandait de faire des prêts à des membres. C’est ce qui justifie les manquements. Toutefois, la somme qui reste à payer est de 3,8 millions de FCfa. Elles avaient reçu la somme de 2 millions de FCfa», s’est défendu le prévenu.
Non convaincu par les arguments de défense du prévenu, le conseil des parties civiles a réclamé 7 millions de FCfa pour le compte de ses clientes. L’avocat n’a pas manqué de déplorer le comportement de Ch. M. Badji qui, selon lui, a dépouillé «ces braves dames qui se battent au quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles». Se disant «outré», le parquet a souligné que le prévenu n’est pas en mesure de justifier les manquements. Par conséquent, les faits sont constants et Ch. M. Badji mérite 6 mois ferme. Après que la défense a sollicité la clémence, l’agent municipal a écopé de 6 mois dont 1 mois ferme. Reconnu coupable d’abus de confiance, il doit rembourser la somme de 7 millions de FCfa aux commerçantes.
LeSoleil