Le Sénégal a ouvert, hier, son consulat général à Dakhla au Maroc. Ainsi, donc, le président Macky Sall réaffirme la position de Dakar sur la marocanité du Sahara.
Depuis ce lundi, le Sénégal s’est joint à la dizaine de pays africains ayant ouvert un consulat à Dakhla. «L’ouverture de ce consulat, ici dans cette ville de Dakhla est le symbole vivant de ce qui lient nos deux chefs d’Etat, Sa Majesté Mohamed VI et son excellence, Macky Sall, président de la République du Sénégal. Ce consulat, c’est un double symbole, c’est d’abord le symbole de ces magnifiques relations séculaires qui lient nos deux pays et leurs deux peuples. Mais également, c’est le symbole d’un besoin que nous avons ressenti (…) pour les générations présentes qui sentent que leur Etat a, de plus en plus, besoin d’être à proximité de leurs préoccupations. C’est également un besoin pour les générations futures pour ce que peut représenter Dakhla pour cet esprit d’ouverture (vers) le continent africain et particulièrement vers le Sénégal », a déclaré, sur Medi1TV Afrique, Aïssata Tall Sall, ministre sénégalais des Affaires étrangères. Cette ouverture de consulat sénégalais dans cette ville côtière du Maroc, entre en droite ligne de la position du Sénégal sur le Sahara Occidental. Dakar a toujours apporté son soutien au plan d’autonomie marocain au Sahara. Aujourd’hui, donc, le Sénégal se joint aux autres partenaires du royaume chérifien sur le continent ayant ouvert un consulat à Dakhla.
Réaction d’Alger à s’attendre?
Depuis 2020, le Maroc a marqué des points majeurs en voyant de nombreux pays d’Afrique et d’ailleurs ouvrir un consulat à Dakhla. Il y a eu lieu de rappeler que Dakhla constitue l’un des nombreux territoires du Sahara Occidental, au centre des problèmes entre le Polisario, soutenu par l’Algérie voisine, qui milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination, prévu par l’Onu, et le Maroc. De son côté, Rabat, qui contrôle environ les deux tiers du Sahara Occidental, veut une «autonomie sous contrôle». Dakhla est, selon les Nations unies, un territoire non autonome. Ce qui fait que l’ouverture du consulat sénégalais dans cette ville contraste fortement avec le communiqué publié par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 18 mars dernier, dans lequel il demandait «au conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental». L’ouverture du consulat du Sénégal dans la province marocaine apparaît donc comme un désaveu au communiqué du Conseil de la paix et sécurité de l’Union africaine. C’est aussi un coup fatal pour le Front Polisario et son principal soutien, l’Algérie et leurs alliés dans cette question du Sahara Occidental. Il reste à savoir quelle sera la réaction de l’Algérie vis-à-vis du Sénégal après l’ouverture de son consulat à Dakhla. Pour rappel, les mesures diplomatiques marocaines sur le Sahara Occidental ont souvent provoqué une réaction hostile de la part de l’Algérie. Les autorités d’Alger avaient qualifié, en janvier 2020, l’ouverture d’un consulat gambien à Dakhla de «violation flagrante des normes du droit international, des décisions et des résolutions» onusiennes relatives à la question du Sahara Occidental.
Baba MBALLO