L’activiste Guy Marius Sagna ne peut pas être placé sous contrôle judiciaire alors qu’il n’est pas encore entendu sur le fond du dossier. La précision est de son avocat, Me Moussa Sarr qui confirme, par la même occasion, la suspension de la grève de la faim de son client.
Le placement sous contrôle judiciaire de Guy Marius Sagna, coordonnateur de la plateforme Frapp/France Dégage, n’est pas encore possible. Il n’est pas encore à l’ordre du jour, selon son avocat Moussa Sarr. «Guy Marius Sagna a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il ne peut pas être placé sous contrôle judiciaire alors qu’il n’a pas été entendu sur le fond du dossier», explique Me Moussa Sarr. «Je suis en train de me battre pour qu’il soit entendu dans un bref délai. C’est à ce moment que je pourrai introduire une demande de mise en liberté provisoire», ajoute-t-il.
Par ailleurs, l’avocat confirme la suspension de la grève de la faim de son client, sur recommandation du Khalife général des mourides, indique qu’il a entrepris toutes les démarches pour que Guy Marius soit entendu dans la semaine.
«Je passe fréquemment au bureau du juge. Parfois, j’envoie des courriers écrits», poursuit-il, ajoutant que la décision de fixer une date revient au magistrat instructeur. «C’est lui, en fonction de son calendrier et de ses dossiers, qui va fixer une date pour son audition», fait savoir Me Sarr. Selon lui, c’est en ce moment qu’on pourrait parler de liberté provisoire ou d’un placement sous contrôle judiciaire. Pour lui, la grève de la faim dont il est question, devait être entamée, hier, par son client. «Il est revenu sur sa décision comme les membres du mouvement de défense de la démocratie (M2D) qui ont suspendu leurs manifestations. Il a juste suivi l’intervention du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké pour suspendre sa grève de la faim», note Me Sarr.
Il n’y a pas longtemps, l’activiste, avant son transfert à la prison de Sébikotane, avait fait une grève de la faim à la prison du Cap Manuel pour dénoncer ses conditions de détention dans une chambre de 150 détenus où 130 autres passent la journée et la nuit debout. En dénonçant cette situation, il ne pensait pas qu’il allait recevoir une punition aussi sévère, estime son avocat. Puisqu’en guise de représailles, il a été placé en «isolement totalement nu». «Ils l’ont entièrement déshabillé. Guy a alors décidé d’initier une grève de la faim. Ce matin, (mercredi, ndlr) il a été conduit à l’infirmerie, mais il refuse tout diagnostique ou soin», renseigne-t-on. Une information confirmée par son avocat, Me Moussa Sarr. La robe noire qui alerte sur son état de santé, met en garde sur tout qui pourrait advenir à son client. Le secrétaire exécutif de Frapp/France-Degage, Clédor Séne et Assane Diouf avaient été interpelés entre le 20 et 22 février 2021, puis placés sous mandat de dépôt, le 26 février. Ils sont poursuivis pour «association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et actes de nature à troubler l’ordre public». Ils sont actuellement incarcérés à la prison de Sébikotane.
Salif KA