En Mauritanie, la pandémie de la Covid-19 touche aussi le secteur des travailleurs domestiques dans lequel évoluent des Sénégalaises. Ces dernières veulent revenir au bercail.
En Mauritanie, les travailleurs domestiques d’origine sénégalaise sont affectées et durement éprouvés par le coronavirus. Depuis presque dix mois ces Sénégalaises qui ont quitté Louga, Saint-Louis, Ngaye Mekhé, Sangalkam, Richard Toll, Mbour et Rufisque ne savent plus où donner de la tête. Elles ont perdu le sommeil, car ne travaillant presque plus. «Certaines d’entre nous ont été remerciées par leurs patrons. D’autres ont vu leurs émoluments carrément revus à la baisse» renseigne Sokhna Sow. Elle est venue de Mpal, avec ses sœurs en quête de travail domestique. Aujourd’hui, elles vivent dans la précarité totale. L’église de Nouakchott est, aujourd’hui, le lieu de rencontre de centaines de femmes, qui cherchent du boulot. Les images du lieu permettent véritablement de mesurer l’ampleur de la situation difficile que vivent les Sénégalaises dans ce pays voisin. Aminata Sèye confie qu’elle est arrivée à construire une maison dans son village grâce à son travail de domestique. Elle prend en charge ses parents. «Mais aujourd’hui, les temps ont beaucoup changé avec la présence de cette covid qui a tout bouleversé», se désole-t-elle. Avant d’ajouter : «Force est de constater, que depuis presque dix mois maintenant, avec cette pandémie, c’est véritablement la galère. Car rien ne marche plus. Notre activité a été durement impactée par la pandémie du coronavirus». Daba et ses sœurs viennent des villes de Thiès, Rufisque, Mbour. Elles n’excluent pas de retourner au bercail, si cela continue ainsi. Même situation à laquelle est confrontée Adji Guèye, originaire de Richard Toll. Selon cette dernière qui habite au quartier sixième, et qui travaillait chez un richissime commerçant, même si elle continue certes de travailler pour son patron, les temps ont beaucoup changé. Elle explique que son patron a complètement revu son salaire à la baisse. Angel Gomis, détentrice d’un restaurant au quartier Ksar, informe qu’avec cette covid, elle ne fait plus de chiffre d’affaires comme avant. Elle s’apprêterait même à fermer son restaurant. «J’envisage même de retourner à Mbour, au cas où je pourrais revendre mon restaurant à quelqu’un d’autre» fait-elle savoir. Massaer Sylla est lui employé dans une société de la place comme gardien. Pour lui, la covid-19 a considérablement réduit ses opportunités de travail. Il évoque la baisse de son revenu, qui se situe actuellement entre vingt mille et vingt-cinq mille ouguiyas le mois.
Abou KANE