A Saint-Louis, sur la Langue de Barbarie, 11 pêcheurs ont péri, dans le grand bleu, en moins d’une semaine. 7 issus du quartier Gokhou Mbathe ont perdu la vie en haute mer à l’occasion d’une opération de pêche, entamée quelques jours auparavant.
Les 4 autres, sont du quartier de Guet-Ndar et sont passés de vie à trépas, au niveau de la brèche. Ces derniers viennent, ainsi, allonger la longue liste de pêcheurs disparus au niveau de ce lieu particulièrement accidentogène. Cette brèche, plus communément appelée canal de délestage a, déjà, causé la perte de plus de 400 personnes, selon des statistiques dressées sur place. Aujourd’hui, alors que les familles éplorées des victimes ont fini de faire le deuil de leurs 11 parents, une analyse pointue de la situation, faite par les notables et autres responsables de pêcheurs de cette partie de la cité de Mame Coumba Bang, permet d’identifier les causes principales de ces événements tragiques. Ainsi, le non-respect des alertes météo et l’extrême dangerosité de la brèche ouverte à l’embouchure du fleuve Sénégal, en Octobre 2003, reviennent, telle une vieille rengaine. Forts de ce constat, nos interlocuteurs n’ont pas manqué d’appeler les pêcheurs à respecter les mesures sécuritaires édictées par les autorités compétentes, en guise de piqûre de rappel. Dans la foulée, ces leaders d’opinion de la Langue de Barbarie ont invité les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour respecter leurs engagements, plusieurs fois réitérés, de baliser et de draguer ce qu’il est convenu d’appeler «le couloir maritime de la mort».
Gabriel BARBIER