Les manifestations des soutiens d’Ousmane Sonko du lundi dernier ne sont que la partie visible de l’iceberg pour les contestations à venir. Les forces de la société civile comme Y en a marre, Frapp et autres ont déterré la hache de guerre contre Macky Sall. Ils comptent combattre toute tentative de liquidation politique du leader de Pastef.
Ça promet des empoignades dans les jours à venir si le pouvoir ne change pas de posture dans ce qu’il est convenu d’appeler le «Sweet gate». Face à la presse hier, Y en a marre, Frapp France Dégage et Fds Les Guelwaars ont bandé les muscles. Ils soupçonnent Macky Sall d’écarter ses adversaires politiques pour dérouler un troisième mandat sans un rival sérieux.
Le rappeur «Thiat» du mouvement Y en a marre qui a fait office de porte-parole du collectif soutient qu’«il ne reste que l’affrontement». Non sans appeler les guides religieux du pays à intervenir auprès de Macky Sall avant que le pays ne s’embrase.
Quant à Assane Kane des Fds /les Guelwaars, il souligne qu’«aucune forme de lutte légale n’est exclue si jamais le Président Macky Sall persiste dans sa tentative de liquider politiquement un adversaire».
Ces forces vives de la Nation qui ont ouvert les hostilités soupçonnent le Président Macky Sall de chercher aujourd’hui à s’appuyer sur ce dossier judiciaire «pour empêcher, de façon odieuse et lâche, un leader de l’opposition d’être candidat à la présidentielle de 2024».
Pour Guy Marius Sagna et Cie, «s’il réussit son pari antidémocratique, anti-populaire, Macky Sall sera illégalement candidat en 2024. C’est aujourd’hui qu’il faut arrêter cette entreprise pernicieuse pour notre État de Droit».
Occasion qu’ils saisiront pour appeler «toutes les citoyennes, tous les citoyens, tous les républicains, tous les patriotes, à se dresser contre toute volonté de réduire notre cher Sénégal à une démocratie sans opposition aucune».
Dans le même sillage, les Fds, Y en a marre et le Frapp appellent les partis politiques, les syndicats, les mouvements citoyens à une jonction, pour défendre ce principe. «Nous lançons un appel aux chefs religieux. L’heure est grave. Le pouvoir, par ses agressions multiformes, incite le peuple à l’insurrection. Nous accusons Macky Sall de vouloir mettre le feu dans notre pays par ses manœuvres irresponsables, et cela doit être stoppé», estiment-ils. Aussi, ils appellent à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et gardées à vue depuis trois jours et dénoncent les cas de torture, de violations de leurs droits.
Défenseurs de la République, ils ont exigé la vérité dans cette affaire opposant le président du parti Pastef Ousmane Sonko à Mme Adji Sarr. Mais, cette exigence de clarté, estiment-ils, semble compromise car d’emblée, «les autorités judiciaires ont violé les droits du mis en cause». Selon ces membres de la Société civile, la convocation qui a été servie au député Ousmane Sonko n’a respecté ni les termes de l’article 61 de la Constitution du 22 janvier 2001 encore moins le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. «Alors que le Président Macky Sall devrait mobiliser la nation entière dans la lutte contre le Coronavirus, contre le virus des démolitions de maisons, contre le virus des spoliations foncières, contre le virus des violations graves des droits des travailleurs, contre le virus de la crise dans nos hôpitaux et écoles… Y en a marre, Fds Les Guelwaars et le Front pour une révolution anti impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) constatent pour s’en désoler que Macky renforce le virus de la dictature politique», dénonce «Thiat» du mouvement Y en a marre. Déplorant au passage l’élimination «arbitraire» des élections et les emprisonnements de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall, le ralliement de celui qui est arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle, la chasse au sorcière de ceux qui lui rappellent dans son camp la disposition constitutionnelle que briguer un troisième mandat présidentiel est illégal et illégitime.
Magib GAYE