Pour éliminer un adversaire politique, selon le Congrès de la renaissance démocratie (Crd), Macky Sall et ses collaborateurs sont prêts à tout. Dans un communiqué de soutien à Ousmane Sonko dont la levée de son immunité parlementaire est annoncée, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane sall et Cie dénoncent le recours à des armes non conventionnelles.
Par l’annonce de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko, le gouvernement pose un pas vers la concrétisation du projet de réduction de l’opposition à sa plus simple expression. C’est en tout cas la position affichée par les leaders du Congrès de la renaissance démocratie (Crd). Ces derniers qui prennent pour responsables Macky Sall, Félix Antoine Dione et Serigne Bassirou Guèye comme seuls responsables de tout ce qui pourrait arriver à Sonko et ses militants, déplorent l’usage des forces de défense et sécurité dans des missions politiques de répression d’adversaires. «Le Crd condamne la convocation d’un député à l’Assemblée nationale en dépit de son immunité parlementaire en parfaite violation de la loi ainsi que la provocation du ministre de l’Intérieur qui utilise les forces de défense et sécurité dans des missions politiques de répression d’adversaires et qui, comme tout le monde constate, font usage d’une violence inouïe contre des manifestations légitimes et demande la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées», exige la conférence des leaders du Crd.
En soutien au président de Pastef/Les Patriotes, ces derniers rappellent à l’opinion nationale et internationale que ce projet énoncé publiquement par Macky Sall de réduire l’opposition à sa plus simple expression est suivie d’effets. Pour eux, au même moment où une procédure judiciaire est enclenchée contre Sonko, «des transhumants, ses hommes de mains et ses propres parents, même pris en flagrant délit ou accusés de malversations et de détournements de deniers publics vaquent tranquillement à leurs occupations».
Évoquant des pratiques similaires subies par Karim Wade, Khalifa Sall, Adama Gaye et Boubacar Seye, les leaders du Crd déclarent que c’est au tour du leader de Pastef. Pour toutes ces personnalités citées, lit-on dans le document transmis, «Macky Sall a mobilisé, utilisé et abusé des missions régaliennes dévolues aux forces de défense et sécurité et surtout à l’appareil judiciaire, notamment l’autorité du procureur de la République et des officiers de police judiciaire, pour régler des comptes personnels, de famille et de clan, avec des adversaires politiques ou des acteurs de la société dont il considère l’activisme compromettant contre ses intérêts». Le Crd considère que «face aux dérives répétées de Macky Sall, et pour abréger la mal gouvernance endémique que traverse le pays et dont la principale victime est le peuple sénégalais, il n’existe qu’une seule issue salutaire : l’unité et le combat dans la solidarité». C’est la raison pour laquelle, poursuivent-ils, le Crd réaffirme son «adhésion à l’impérieuse nécessité d’un grand rassemblement démocratique et patriotique pour arrêter la machine dictatoriale de la dynastie Faye Sall». «Le Crd témoigne de sa solidarité au Président Ousmane Sonko et garde l’espoir qu’il sortira très rapidement de cette épreuve pour poursuivre le combat qu’il a engagé avec ses partisans et ses partenaires auprès du peuple sénégalais», concluent-ils.
Salif KA