Face aux sénateurs français, hier, Florence Parly s’est voulu claire sur la présence militaire française au Sahel. «Barkhane n’est pas éternelle, mais, à court terme, nous allons rester, ce qui n’empêche pas des évolutions.
Les pays sahéliens veulent que nous restions», a précisé la ministre des Armées face aux critiques de plus en plus nombreuses contre les militaires français opérant au Sahel, particulièrement au Mali. Florence Parly d’ajouter que Paris ne veut pas que le Sahel devienne un sanctuaire terroriste, «où se préparent des attentats contre l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest voire l’Europe». En ce qui concerne la force Takuba, elle indique que ce sont des forces spéciales européennes qui entraînent les armées maliennes. La ministre précise qu’il s’agit d’un groupe franco-estonien et un groupe franco-tchèque, et un détachement suédois de 150 militaires, avec des capacités aéroportées et de réaction rapide. «Ces pays acceptent d’aller au contact direct avec l’ennemi», explique Mme Parly. Avant de justifier: «Pour eux comme pour nous, la stabilité du Sahel apparaît essentielle à la stabilité européenne. Cette contribution est tout sauf insignifiante. Si les Européens sont là, c’est parce qu’ils croient au sens de cet engagement, mais aussi parce que la France est présente». La ministre française de poursuivre que les Allemands sont le deuxième pays contributeur à la formation des militaires maliens et de la force Takuba. «Ils fournissent 800 soldats, et il y en aura 250 de plus fin 2021 ou début 2022. Espagnols, Britanniques, Estoniens nous appuient. Un détachement danois a renforcé Barkhane en 2020. Les États-Unis nous soutiennent, contribuant au succès des opérations», précise Mme Parly devant les sénateurs français. Pour elle, la stratégie au Sahel reste une priorité pour Paris contre Daech et Al-Qaïda. «Le risque d’expansion du djihad vers le Golfe de Guinée est réel. Leur objectif est clair : faire de la région une base arrière du djihadisme», avertit-elle.
Baba MBALLO