Introduite pour des raisons médicales depuis vendredi dernier par ses avocats, la demande de mise en liberté provisoire de Boubacar Sèye vient d’être accordée.
C’est, hier, au cours de son face-à-face avec le juge d’instruction en présence de ses avocats que la décision a été actée. Laquelle décision a été rendue possible grâce à l’avis favorable du parquet qui a transféré le dossier au doyen des juges pour le dernier mot. Et celui-ci n’a jugé de bon que de libérer provisoirement le président de l’Ong Horizon sans frontières (HSF). Selon son avocat, Me Moussa Sarr, leur requête a été fondée sur deux arguments. Le premier se justifie par l’état de santé dégradant de leur client en prison. Quant au second, il consiste à faire comprendre au parquet que le mis en cause n’a commis aucune infraction pouvant le maintenir en détention. «Boubacar Seye est gravement malade. Son état de santé est incompatible avec l’incarcération. Il n’a fait que lancer une alerte sur l’usage des fonds financés par l’Union européenne dans la lutte contre l’émigration clandestine. Cette alerte a été prise en compte par le gouvernement. Le chef de l’Etat, lors du dernier conseil des ministres a instruit à ses collaborateurs d’établir des rapports en ce sens», souligne Me Moussa Sarr. Face au juge lors de son audition, le président de l’Ong Horizon sans frontières n’a pas varié dans sa position. En présence de ses avocats, il a réitéré ses propos. Selon une source, il n’a jamais été question pour lui d’accuser les autorités sénégalaises d’une quelconque mauvaise gestion. Seulement, renseigne-t-on, il a confirmé les montants faramineux débloqués par l’Ue pour financer des projets de lutte contre l’émigration clandestine au Sénégal. Interpelé à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) puis déféré au parquet à la fin du régime de garde à vue, Boubacar Sèye, a été, après un retour de parquet, placé sous mandat de dépôt le 19 janvier. Il a été poursuivi pour «diffusion de fausses nouvelles».
Salif KA