Celui qui se définit comme un « tailleur constitutionnel de haute couture » n’a pas pris sa retraite. Invité ce dimanche de l’émission « Opinion » de Walf Tv, Ismaïla Madior FALL est largement revenu sur le sens et la quintessence de l’état d’urgence et de l’état de siège. Cependant, le ministre-conseiller du président de la République trouve impertinent la proclamation de l’état d’urgence alors qu’il n’y a pas de crise au Sénégal.
Selon le constitutionnaliste, « du point de vue psychologique, enclencher un état d’urgence pour faire face à une maladie, c’est quand-même inapproprié ».
« Le président de la République a décrété l’état d’urgence parce qu’il permet de renforcer les pouvoirs de la police et de l’autorité administrative, de restreindre la liberté de déplacement des populations etc. Cela permet quand-même de gérer cette crise de manière efficace. Mais, c’est lourd pour deux raisons. La première raison est psychologique, on parle d’état d’urgence c’est comme s’il y a une crise dans le pays. D’ailleurs, les souvenirs d’état d’urgence qu’on a, c’est avant la Fédération du Mali en 1968 ou 1988 après la crise électorale. (…)Deuxièmement, il y a la procédure. Parce que, dès que le président de la République décrète l’état d’urgence, au bout de 12 jours, on est obligé d’aller à l’Assemblée nationale. Et quand on retourne à l’Assemblée on ne sait à combien de temps on peut évaluer l’autorisation de l’Assemblée nationale », explique-t-il.
Interpellé sur l’épineuse question du troisième mandat, l’ancien Garde des Sceaux donne sa langue au chat et refuse de se prononcer. Selon lui, c’est par respect aux directives du président SALL, « le principal concerné, qui a dit lui-même qu’il trancherait le débat le moment venu.
WALFNet