Chronique de WATHIE
La frénésie des chiffres macabres, conjuguée au quotidien au couplet funéraire du ministère de la Santé, commence à avoir raison de la réticence justifiée des Sénégalais quant au vaccin que Macky SALL entend les injecter. Les cas de contamination qui explosent dopés par l’Institut Pasteur qui engrange des milliards de nos francs en multipliant les tests et les nombreux décès, attribués au virus par la surmédiatisation, présentent le vaccin comme une nécessité. Seulement, avec la gestion politique de cette crise sanitaire, le régime de Macky SALL devra se montrer plus intelligent et moins rusé pour convaincre les Sénégalais que leur santé compte.
« L’immunité collective n’a jamais marché, et les pays qui l’ont expérimenté au début, l’ont fortement regretté. On ne peut l’obtenir qu’avec la vaccination, pour dire tout simplement que seul le vaccin nous permettra de nous en sortir ». C’est le Professeur Souleymane MBOUP qui tire cette conclusion, 24 heures après avoir annoncé la présence du variant britannique du coronavirus au Sénégal. En d’autres circonstances, les Sénégalais, qui ont fait des pharmaciens des multimillionnaires, n’auraient émis le moindre doute. Eux, qui prennent les prescriptions des médecins et autres spécialistes pour parole d’Evangile, se prendraient pour argent comptant les recommandations du ministère de la Santé sans le moindre signe de scepticisme. Seulement, avec la gestion politique de la crise sanitaire, le virus politicien s’est retrouvé dans les blouses blanches.
Le directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF), qui s’est fait moins audible lors de ce qui a été appelé première vague, occupe de plus en plus le devant de la scène médiatique pendant que l’Institut Pasteur, qui s’était beaucoup plus illustré, se fait à peine entendre. Maintenant qu’il est question de vaccination, l’Institut Pasteur qui sonne français prend du recul pour laisser plus de place au Pr MBOUP et Cie.
En installant les gouverneurs à la tête des Comités régionaux de gestion de l’épidémie à la place des médecins-chefs de région, le régime de Macky SALL a, dès le départ, indiqué l’orientation politique de la lutte contre la pandémie. Une orientation confortée par la désignation de Mansour FAYE comme distributeur de l’aide alimentaire destinée aux impactés par la pandémie et suivie par les spécialistes de la Santé qui se sont conformés aux directives de la tutelle qui est aussi politique. Ainsi, depuis le mois de mars dernier, Abdoulaye DIOUF SARR et ses collaborateurs viennent, tous les matins, lire un communiqué dont seuls les chiffres changent. «Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a reçu les résultats des examens virologiques ci-après… ». Une ritournelle qui n’a pas que lassé les Sénégalais. Avec le nombre de tests qui monte ou qui descend en fonction des circonstances, ils croient à l’existence de la maladie qui devait faire des milliers de morts en Afrique selon les premières prévisions de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mais ne font pas confiance aux autorités. Les cas de contamination qui explosent et les décès qui se multiplient ne vont pas changer la donne. Si le vaccin est efficace, les pays qui ont commencé à l’utiliser devraient être immunisés et ne sentiraient alors nullement le besoin de fermer leurs frontières. Si jusqu’à présent, les services du ministère de la Santé continuent de dire, s’agissant des cas communautaires : « khamouniou founiou ko dieulé » (nous ne savons rien de la mode de transmission), c’est que les Sénégalais ont bien raison d’être sceptiques. D’autant que, rien ne prouve que les vaccins qui sont utilisés ailleurs dans le monde sont les mêmes que ceux qui seront utilisés en Afrique dont la réduction de la population est toujours d’actualité.
Mame Birame WATHIE