Une menace de paralysie plane sur le système éducatif. Et cette fois-ci, c’est le Syndicat unique démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) qui annonce la couleur par une grève pour non-respect du protocole sanitaire.
«En tout état de cause, à l’évidence sans le souhaiter, dès l’apparition des premiers clusters dans l’espace scolaire, le Sudes entreprendra immédiatement des initiatives de mobilisation des enseignant(e)s et de leurs syndicats pour une grève sanitaire», ont fait savoir ces enseignants du Sudes dans une déclaration, hier, à Dakar. «Pour le Sudes, il est inacceptable que par des négligences coupables des autorités compétentes et pour des économies de bout de chandelle, que la santé et la vie des enseignant(e)s et des élèves soient sous la menace permanente d’un virus dont on peut se prémunir à l’école», annonce la même source.
Sur la situation de la Covid-19, Amadou Diaouné et ses camarades étalent leurs craintes sur le non-respect du protocole sanitaire et dénoncent la négligence des autorités. «Faisant fi de l’application du protocole sanitaire recommandé pour assurer les enseignements-apprentissages dans une relative sécurité sanitaire, la quasi-totalité des établissements publics en milieu urbain comme rural, se sont trouvés de novembre à janvier, sans aucun moyen pour la mise en place du dispositif préventif minimal contre la circulation du virus de la Covid-19. A cet effet, les appels et exhortations des syndicats d’enseignants pour l’application rigoureuse du protocole sanitaire dans les écoles, Cem et lycées d’enseignement général mais aussi dans les structures de la FPT ont été royalement ignorés par les autorités compétentes. Pour le Sudes, force est de reconnaître que c’est encore très insuffisant pour la mise en œuvre complète et durable du protocole sanitaire édicté pour les écoles». Mais il y a pire, si l’on en croit le Sudes. «Il s’y ajoute qu’en dépit du port correct du masque et de l’usage fréquent du gel pour les mains, il semble bien difficile d’empêcher d’éventuelles contaminations en masse dans des conditions de la plupart de nos établissements aux effectifs hyper pléthoriques de 70 à 100 élèves assis à 3 ou 4 par table banc, donc l’impossibilité absolue de respecter l’indispensable distanciation physique», fait-on savoir. C’est en raison des manquements constatés avec la deuxième vague de la Covid-19 que le syndicat en question tire la sonnette d’alarme.
Théodore SEMEDO