Depuis 2016, le score du Sénégal n’a pas changé. La progression constatée à partir de 2012 s’est stoppée en 2016. Le Sénégal continue de stagner dans la zone rouge avec une sous moyenne de 45/100. C’est la conclusion du dernier rapport de Transparency International sur la corruption de 2020.
Le Sénégal a cessé de progresser dans son score. Il conserve son score de 45 sur 100 et reste dans la zone rouge à l’instar de tous les pays de l’Uemoa et de ceux de la Cedeao sauf le Cap-Vert qui a obtenu une note de 58/100 donc, 1erde la zone économique de la Cedeao, explique le rapport de l’indice de perception de la corruption de Transparency International. Les experts plaident que le Sénégal doit encore faire beaucoup d’efforts pour sortir de la zone rouge c’est-à-dire dépasser le score de 50/100. Poursuivant, les statisticiens indiquent que la stagnation du Sénégal dans la zone rouge après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015) est due à «un affaiblissement réel de la volonté politique effective de lutter contre la corruption», mais aussi à «une situation de mal gouvernance, actée par un accroissement volontaire et inquiétant de l’impunité».
Plus en détails, ils expliquent que ce phénomène se manifeste par «l’impunité croissante, affirmée,voulue et entretenue par le chef de l’Etat, cause principale de l’inefficacité de la lutte contre la corruption au Sénégal». Il y a aussi l’absence de mesures fortes contre la propagation de la corruption au niveau central et territorial. L’autre vice dont le Sénégal devra se purger est selon les garde-fous, «l’absence de reddition des comptes des marchés passés sous le régime décret n°2020-781du 18 mars 2020 dérogeant au Code des marchés publics (principalement : ministère de la Santé,ministère du Développement communautaire, ministère du Tourisme)». Entre autres facteurs qui nourrissent cette corruption, c’est, d’après le rapport, «la crise dans le secteur de la justice» sans oublier la forte implication de l’exécutif dans le système judiciaire.
Inertie de l’Assemblée, marginalisation des organes de contrôle, illégalité dans les instances de régulation…
Cela est combiné à «l’inertie de l’Assemblée nationale dans la lutte contre la corruption». Par ailleurs, il y a «la marginalisation du contrôle interne des administrations incarné par les Inspections internes» de même que «le maintien de l’illégalité au sein d’instances de régulation (Armp, Cena etc) qui affaiblie l’exercice de leurs missions et altère leur crédibilité auprès des citoyens». Ces manquements sont considérés comme des raisons sous-jacentes qui emprisonnent le Sénégal dans la liste route en plus de «la mise entre parenthèses de la Cour de répression de l’enrichissement illicite». Au sortir de son score, le Sénégal n’est pas dans le top 10des pays africains qui font des efforts en matière de corruption. Le Sénégal gardait depuis 2016, le même score de 45/100. De même,soulignent les experts, il y a un écart de 21 points entre Les Seychelles,premier pays et le Sénégal, pays de la Cedeao dont seul le Cap-Vert est en dehors de la zone rouge. Entre Praia le devancier et Dakar,il y a 13 points. Au moment où le Sénégal stagne dans la zone rouge avec la même note, d’après le rap-port, au même titre que le Bénin (41points), le Burkina Faso (40 points),la Gambie (37 points), la Sierra Leone (33 points), le Niger (32points), le Mali (29 points), le Libéria (28 points), «d’autres pays, dans la zone rouge, ont fait des progrès». Il s’agit du Ghana qui a réalisé un bond de deux (2) points et passe devant le Bénin. La Côte d’Ivoire, la Guinée et la Guinée Bissau ont réalisé chacun un bond d’un (1) point. Dans la globalité, font savoir les experts, tous les pays de l’Uemoa sont dans la zone rouge.Aucun pays membre de l’organe communautaire n’a obtenu la moyenne de50/100. Le Sénégal dirige le peloton de ceux qui n’ont pas la moyenne. Il vient en tête avec un score de 45points. Seuls la Côte d’Ivoire, le Mali et la Guinée Bissau ont réalisé des progrès dans la zone Uemoa. Ils ont chacun réalisé un bond d’un (1) point dans l’Ipc 2020. Les autres pays ont stagné dans leur score de l’année dernière.
Emile Dasylva