L’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral sont des étapes pour la décrispation, c’est pourquoi le dialogue politique a discuté d’autres questions et a convenu de formuler des recommandations. Malgré cela, rien n’a bougé. On semble tourner en rond avec des polémiques à n’en plus finir.
Le pouvoir et l’opposition tournent en rond avec une polémique à n’en plus finir sur ce débat portant sur l’évaluation du processus électoral et sur l’audit du fichier. Plénipotentiaire du pôle de la majorité, Alassane Cissé qui s’est confié à WalfQuotidien, signale que l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier «sont des revendications et des préalables de l’opposition, pour participer aux élections, c’est pourquoi il y a eu un premier report». Selon lui, elle (l’opposition Ndlr) s’est piégée elle-même en voulant ramener leur défaite à un fichier truqué en 2019 voilà la raison qui explique leur intransigeance, selon lui. «La majorité a accepté toutes les revendications de l’opposition», dit-il. Quant à Déthié Diouf du pôle des non-alignés, il ne voit pas une perte de temps dans l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier. Selon le plénipotentiaire des non-alignés à la commission cellulaire du dialogue politique, l’audit du fichier, loin d’être une perte de temps, est un moment important pour restaurer la confiance entre acteurs politiques. «C’est un élément important pour aller à des élections sur la base de règles consensuelles. L’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral sont des étapes incontournables pour la décrispation de l’espace politique. L’audit et l’évaluation sont des étapes nécessaires mais pas suffisantes pour la décrispation, c’est pourquoi le dialogue politique a discuté d’autres questions et a convenu de faire une recommandation forte à l’autorité et aux acteurs politiques pour la prise de toutes mesures idoines susceptibles de contribuer à la décrispation de l’espace politique», dit-il.
Le ministre de l’Intérieur, organisateur des élections, justifie le énième report des élections locales par l’audit du fichier. «La réponse concernant le report des locales trouve sa source dans la loi qui a été votée à l’Assemblée et qui a prévu ce report à un consensus noté dans le cadre de la commission politique du dialogue national. Lequel consensus a été fait autour de la nécessité, selon les différents acteurs, d’évaluer le processus électoral depuis les élections de 2016, d’auditer le fichier électoral et enfin de s’accorder sur une proposition qui devra être actée par décret. Voilà les préalables sans lesquels on ne peut pas tout de suite se prononcer sur une date fixe», avait déclaré Antoine Diome.
En clair, la tenue de ces élections est suspendue au dialogue politique. Lequel dialogue politique doit élaborer et l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier. Le ministre Antoine Félix Diome qui avait abordé cette question au cours de la conférence de presse du gouvernement affirmait : «Le processus est en cours, les experts qui doivent évaluer les fichiers sont en train d’être sélectionnés et les conclusions qui seront issues de ce travail permettront aux acteurs du dialogue de trancher». Depuis, on attend encore de voir puisque le problème de sous se pose avec l’Usaid qui s’est engagée à financer l’opération en payant les experts et l’Etat qui doit financer l’évaluation. Pour le parti de Me Wade, il est hors de question de procéder à l’audit du fichier électoral sans la participation des partis de l’opposition notamment le Pds. Le député libéral Toussaint Manga l’a clairement dit au ministre de l’Intérieur il y a quelques jours en récusant le cabinet ERA choisi pour auditer ce fichier.
Magib GAYE