Les opérateurs privés ont rencontré le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall, hier. C’était pour exposer au chef de la diplomatie sénégalaise leurs doléances quant à leurs attentes pour le pèlerinage 2021 aux lieux saints de l’Islam.
Pour le pèlerinage à la Mecque, édition 2021, les voyagistes privés veulent se débarrasser de certains coûts qui les désavantagent. Ils ont rencontré, hier, le ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall pour échanger sur les problèmes qu’ils rencontrent selon Mamadou Guèye, secrétaire général du Regroupement national des organisateurs privés du Hadj et de la Umrah au Sénégal (Renophus). Les opérateurs plaident la gratuité du vaccin contre la fièvre jaune et la méningite. En effet, rappelle M. Guèye, la dose est valable pour 10 ans quand il s’agit de la fièvre jaune et de cinq ans pour la méningite. Ce qu’ils n’acceptent pas, c’est d’avoir à payer, chaque année, pour le vaccin dont le coût est estimé à 5 000 francs Cfa par pèlerin.
L’autre point de revendication concerne les valises pour le transport aérien à travers la compagnie Flynas. Selon M. Guèye, les frais de la valise impactent sur le billet. Le prix passe de 1 085 000 francs Cfa à 1 292 000 francs Cfa. Les voyagistes veulent aussi que le Sénégal reprenne les avantages qu’il avait pour avoir des visas gratuits pour les encadreurs. En effet, explique Mamadou Guèye, pour 50 pèlerins, l’Arabie Saoudite donne un visa gratuit. Mais les voyagistes sénégalais ont perdu ce privilège. Ce que les opérateurs veulent ramener. «Il faut trouver des solutions», dit-il, avant de plaider pour une nouvelle organisation de la délégation au pèlerinage qui donne le visa au pèlerin à la place de l’encadreur. C’est donc une faveur que la délégation n’a pas accordée aux voyagistes.
L’autre mal des accompagnateurs des pèlerins est la cherté des coûts des services. Auparavant, il fallait payer 50 riyals, environ 7 500 francs Cfa. Cette somme était remboursée. Mais aujourd’hui, le coût des services tourne autour de 1 300 riyals, environ 200 mille francs Cfa, non remboursables. Les garanties bancaires donnent aussi de la peine aux opérateurs. «C’est un problème. Il y a beaucoup de tracasseries, des taxes à n’en plus finir», dénonce Mamadou Guèye qui met aussi les pieds dans le plat. Selon lui, la restauration pose problème. Cela est dû, d’après lui, à «un mauvais contrat». La conséquence est que des pèlerins restent «des jours sans manger». Sur une dernière note, le secrétaire général du regroupement des voyagistes rejette les frais d’assurance. «On n’en voit pas l’utilité. Aucun ne bénéficie de faveurs, pourtant nous subissons des pertes», laisse-t-il entendre. Dans tous les cas, ils ont espoir que le ministre leur a prêté une oreille attentive. Les voyagistes restent également optimistes et espèrent que le Hadj aura bien lieu malgré les menaces de la deuxième vague de la Covid-19. Ils misent sur des alternatives comme la réduction des départs pour la Mecque, le respect des mesures barrières.
Emile DASYLVA