En plus d’engager le combat pour la libération du patron de l’ONG Horizon sans frontières, la Société civile et certaines formations politiques de l’opposition qui ont fait face à la presse hier ont réclamé des comptes à l’Union européenne.
Après avoir exigé du gouvernement de livrer des explications sur l’utilisation des fonds alloués par l’Union européenne dans la lutte contre l’émigration clandestine, ils ont demandé à cette même Union européenne d’élever la voix pour la libération immédiate de Boubacar Sèye. «Elle qui dépense des fonds pour lutter contre l’émigration clandestine ; qui finance des projets pour la transparence de l’utilisation des ressources publiques et le respect de l’Etat de droit, ce n’est pas acceptable que l’Union européenne garde encore le silence car le cas Boubacar Sèye nous interpelle tous», a souligné le syndicaliste Dame Mbodj, membre de Nio Lank, qui a fait office de porte-parole du jour. Il ajoute : «Nous exigeons la libération de Boubacar Sèye et dénonçons les dispositions liberticides qui permettent d’emprisonner si facilement un acteur d’un membre de la société civile dans la défense d’une question que constitue la migration». Comme Boubacar Sèye, ils exigent des réponses. Parce que, précisent–ils, «nous n’avons pas besoin de rappeler que plus de 580personnes ont péri en mer en 2020, plus de victimes que la Covid-19 au Sénégal. Cette tragédie suffit amplement pour interpeller le gouvernement du Sénégal sur l’efficacité des fonds qu’il reçoit de l’Union européenne. Il faut le dire à haute et intelligible voix. Avec le Premier ministre français Edouard Philipe qui a dit que le Sénégal a reçu 1310 milliards entre 2007 et 2020 soit 93 milliards par an pendant 13 ans. Boubacar Sèye demande où sont ces 118 milliards issus de ce montant».
Magib GAYE