Les Kédovins sont laissés à leur sort dans un contexte de crise sanitaire au point que sa jeunesse s’est mise au front. Par la voix des étudiants, elle s’indigne et invite les autorités à réagir en faveur des populations de la région.
Les populations de Kédougou sont dans le désarroi et le calvaire. C’est le cri du cœur des étudiants de Kédougou, à travers le bureau des étudiants de la région orientale du Sénégal, représenté par l’Association des élèves et étudiants ressortissants de la région de Kédougou (Aeerk), présidée par Karamokho Samoura. Ils ont tenu un point de presse, à cet effet, hier à Dakar. Les structures de santé à Kédougou n’existent que de nom. La définition de la santé est malade à Kédougou. Elle ne sera jamais une réalité tant que les hautes autorités n’iront pas au-delà de leur promesse théorique comme le relèvement des plateaux technique et médicale, selon les jeunes. Pis, révèlent les Kédovins, la région se retrouve sans anesthésistes. Cela, sans compter le bloc opératoire non opérationnel.
S’y ajoute la fermeture du centre de traitement des épidémies en cette période fâcheuse de Covid-19. Ces manquements contraignent les femmes Kédovines à se déplacer sur de longues distances vers les régions voisines pour accéder aux soins. Tout cela pour dire, d’après eux que «Kédougou est un désert, médical». La frustration est telle que les jeunes dénoncent une discrimination. L’autre fait qui écœure les étudiants est l’accès à l’emploi des jeunes de la localité dans les entreprises minières qui pullulent la région. «ll est répugnant de constater que les étudiants sont traités comme des parents pauvres et ne sont pas recrutés au grand désavantage de leur famille», déplorent-ils. Ce qui fait qu’ils n’arrivent pas dès lors à assoir leur dignité au niveau des parents et proches. Les étudiants sont casés à Dakar mais ils payent la location. Cela depuis 2006. Ce qui ne fait qu’enrichir les propriétaires des immeubles ou ils sont installés. «Il nous faut des terrains pour construire des immeubles adaptés et capables d’accueillir des étudiants de Kédougou dont la taille monte en puissance», plaident les jeunes de Kédougou qui analysent que cela sera bénéfique pour les générations futures d’étudiants.
Amoureux de leur région, les Kédovins veulent voir les infrastructures routières dans leur terre. Ils dénoncent en cela l’absence de Promovilles dans leur fief pendant que la majeure partie du territoire en bénéficie. «Il n’y a pratiquement pas de routes goudronnées malgré les catalogues de bonnes intentions qui sont répétés des lustres», ironisent les jeunes comme pour marquer leur désespoir. «Nous demandons la réalisation de certains projets comme Promovilles pour réduire les nuages de poussière, les accidents de parcours, de circulation et dégradation de l’image de marque de la région», lancent-ils à l’attention de l’Etat. Sur une dernière note, ils n’ont pas manqué de manifester leur déception vis-à-vis de leurs autorités au niveau local. «Nous interpelons, disent-ils, les collectivités territoriales à jouer leur rôle, à travailler à orienter les dépenses sur les priorités pour le développement durable de Kédougou et d’arrêter leur 365 jours de politiques politiciennes sans aucun apport bénéfique net pour les populations», dénoncent les jeunes. Ils espèrent la réaction des autorités. Sinon, préviennent-ils, «nous sommes prêts à utiliser tous les moyens légaux sans précédent dans toute l’histoire du Sénégal pour se faire entendre».
Emile DASYLVA