(Correspondance) – L’intersyndicale des travailleurs de l’hopital El Hadji Abdou Aziz Sy Dabakh a tenu, lundi dernier, un sit-in pour décrier les conditions de travail auxquelles sont soumis ses membres.
Des conditions assez difficiles qui, selon le président de ladite organisation syndicale, Lamine Ndoye, a fini par susciter la colère de ses collègues qui disent ne plus pouvoir attendre et, en conséquence, ont décidé d’effectuer une sortie pour se faire entendre. «Nous avons tenu à organiser cette manifestation d’humeur pour rappeler à la raison la direction de l’hôpital qui semble ignorer totalement nos droits et qui viole systématiquement le système de rémunération. Au moment où les recettes de l’hôpital ont doublé avec un pourcentage de 50 %, la direction rame à contre-courant de la volonté des travailleurs et de la motivation de l’Etat. Parce que tout ce que la direction fait c’est de mettre un système de rémunération désastreux qui porte atteinte aux droits des travailleurs de l’hôpital El Hadji Abdou Aziz Sy Dabakh», dit-il. Et de poursuivre pour dire que cette direction leur doit 4 mois de primes mais également des heures supplémentaires qui datent de 2020. Elle n’a pas, non plus, poursuit-il, payé la prime de motivation. Pis, elle a réduit les avantages des travailleurs. «La nouvelle directrice a diminué de 50 % les salaires et mène une mauvaise gestion solitaire parce qu’elle monopolise toutes les informations», accuse-t-il.
Pour le syndicaliste, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est l’ignorance et le manque de respect qu’affiche la direction envers les travailleurs. Elle n’a, selon lui, aucun respect pour ses engagements et viole systématiquement les droits des travailleurs qu’elle refuse de payer. «Beaucoup d’agents de l’hôpital de Tivaouane sont découragés et veulent quitter la structure sanitaire, faute de motivation. Pendant ce temps, l’hôpital se porte bien. Parce que, d’un budget de 500 millions de francs Cfa en 2018, il se retrouve aujourd’hui avec un budget d’un milliard de francs. Pour dire que nous faisons un bénéfice favorable qui malheureusement ne se traduit nullement dans la rémunération du personnel. Alors que nous avons un personnel de référence». Un personnel de référence composé d’une quinzaine de spécialistes dont un scanner, des techniciens supérieurs, des sages-femmes et infirmiers d’Etat, des assistants et 5 professeurs agrégés. Un hôpital qui, donc, vu la dimension de ses activités peut être érigé au niveau 3. «Nous interpellons le gouvernement, à la suite du Khalife général des Tidianes, pour lui dire que ce ne serait qu’une simple formalité que de relever cette structure hospitalière au niveau 3 parce qu’il remplit déjà toutes les conditions», précise le syndicaliste.
Jointe au téléphone pour recueillir sa version des faits, la directrice promet de réagir ultérieurement puisqu’étant actuellement en congé.
Sidy DIENG