Impossible de savoir s’il s’agit du plus efficace face au Covid, mais le vaccin développé conjointement par Pfizer et BioNTech restera sans aucun doute dans l’histoire comme le premier. Après le Canada, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite, les États-Unis et l’Union européenne, l’OMS a donné son accord pour une homologation « d’urgence » du vaccin Comirnaty, jeudi 31 décembre.
Objectif : permettre aux pays qui n’ont pas les moyens de s’assurer rapidement de l’efficacité et de l’innocuité de ce vaccin de le déployer sans attendre. Surtout, cette autorisation permet à l’Unicef et à l’Organisation panaméricaine de la santé d’acheter le vaccin et de le distribuer dans les pays moins développés.
Un vaccin à lourde logistique
Vaccin à ARN messager, Comirnaty nécessite une importante logistique pour respecter une stricte chaîne du froid, avec des températures de stockage comprises entre – 60 °C et – 90 °C, ce qui pose problème pour les déployer à grande échelle dans certaines régions du monde. « L’OMS travaille avec les pays où c’est nécessaire pour soutenir les plans de distribution », indique l’organisation.
Il faudra attendre des vaccins reposant sur une autre technologie (les vecteurs type adénovirus, ou les vaccins à virus atténué) pour que la logistique se simplifie. À ce titre, l’Argentine et le Royaume-Uni ont déjà autorisé le vaccin d’AstraZeneca, aux conditions de conservations plus classiques. Ce vaccin est en cours d’examen par l’Union européenne. D’autres pays ont privilégié le produit russe Spoutnik V, qui fonctionne sur le même principe d’un vecteur viral, tandis que les pays du Golfe ont privilégié les vaccins chinois à virus atténué.
Assez de doses pour tous les pays ?
Les autorisations d’urgence accordées par les pays ou par l’OMS se basent sur les résultats préliminaires des essais cliniques qui ont impliqué plusieurs milliers de personnes. Charge ensuite aux États de mener de plus amples investigations s’ils le souhaitent, et surtout de réfléchir à leurs stratégies de déploiement pour enrayer au mieux l’épidémie de coronavirus. L’OMS fournira des recommandations sur les populations à vacciner en priorité le 5 janvier prochain.
L’organisation s’inquiète par contre du nombre de doses disponibles. Pour Mariangela Simao, directrice en charge de l’accès aux médicaments au sein de l’OMS, « il faut un effort encore plus important pour pouvoir disposer d’assez de doses de vaccins afin de répondre aux besoins des populations prioritaires partout dans le monde ».
La Croix